RDC : Félix Tshisekedi désapprouve le traitement infligé aux supporters congolais lors de la demi-finale de la CAN
Par Crispin Mutelembe
Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a exprimé sa désapprobation quant au mauvais traitement réservé aux supporters congolais lors du match de la demi-finale entre la RDC et la Côte d’Ivoire dans le cadre de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Ces propos du Chef de l’État sont rapportés par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya lors de la lecture du compte-rendu de la 124e réunion du conseil des ministres de ce vendredi 09 février 2024.
« Félix Tshisekedi, Président de la République démocratique du Congo, a exprimé sa totale désapprobation au regard du mauvais traitement réservé aux supporters qui ont fait le déplacement d’Abidjan pour assister à la demi-finale contre la Côte d’Ivoire dans le cadre de la Coupe d’Afrique, notamment la diminution d’espace leur réservé dans les tribunes, l’interdiction d’accès de calicot et aux différents supports de dénonciation de l’agression rwandaise, dont notre pays est victime », a déclaré Patrick Muyaya.
Selon lui, une décision importante a été prise par le Chef de l’État en réponse à un comportement outrageant. Désormais, « l’équipe nationale ne participera plus à aucune activité ou initiative de solidarité organisée par la CAN jusqu’à nouvel ordre », a rapporté Patrick Muyaya.
Dans la même veine, le Président de la République a initié un débat sur le déroulement du match entre la RDC et la Côte d’Ivoire ainsi que sur la couverture médiatique de cet événement. « Le conseil des ministres a adressé une sévère mise en garde, particulièrement à France 24 ainsi qu’à d’autres médias pour la diffusion de certaines informations durant cette compétition qui ont écorné l’image de la RDC », a indiqué Patrick Muyaya, avant d’ajouter que ceci est inadmissible.
Dans une autre parenthèse, il est important de souligner que les facilités administratives accordées aux organisations régulièrement installées en RDC sont reconnues comme étant nécessaires.
En effet, les informations reçues par le Président de la République, lors d’une réunion avec le chef de la délégation de la Croix-Rouge, il a été souligné l’importance pour cette organisation d’accéder aux facilités administratives prévues par la loi pour les organisations similaires opérant en RDC.
En tant qu’organisme reconnu et conformément à l’article 5 du décret-loi en vigueur, le Premier ministre a demandé au gouvernement d’accompagner rapidement cet organisme dans les procédures permettant d’accéder à ces facilités. Cela devra se faire dans le respect des dispositions de la loi numéro 004/2001 du 20 juillet 2001 qui établit les règles générales applicables aux associations sans but lucratif et aux établissements d’utilité publique.
Le porte-parole du gouvernement a également mentionné que la RDC avait participé à une conférence diplomatique plénipotentiaire qui s’est tenue à Hiliana, en Slovénie, du 15 au 26 mai 2023. L’objectif de cette conférence était de négocier et d’adopter une convention internationale multilatérale visant à fournir un cadre juridique de coopération en matière d’enquête et de poursuite des crimes tels que le génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et autres crimes internationaux.
Le Président de la République a souligné l’importance de cet engagement dans sa communication lors du conseil des ministres du 8 septembre 2023. Il a réitéré ces propos lors de son discours sur l’état de la nation le 14 décembre 2023. Il a insisté sur la nécessité pour la RDC de lutter contre l’impunité et d’œuvrer activement à la concrétisation de cet engagement en signant et ratifiant cette Convention. Celle-ci vise à réduire considérablement les violations graves des droits humains.
Le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Justice ont travaillé en collaboration pour finaliser le processus juridique nécessaire à la signature de cette Convention internationale multilatérale. Patrick Muyaya a annoncé que l’équipe de plénipotentiaires s’est transformée en « task force » afin d’assurer un accompagnement technique tout au long du processus. La période de signatures s’étendra du 14 au 15 février 2024.
Dans ce contexte, le Premier ministre a chargé la ministre d’État, ministre de la Justice, de se rendre à La Haye aux Pays-Bas pour procéder à la signature officielle de cette Convention. Elle sera accompagnée par les experts de la « task force » qui fourniront un rapport technique essentiel.
Le gouvernement a reçu l’instruction d’apporter son soutien à cette mission et veillera ainsi à s’approprier pleinement l’ensemble du processus jusqu’à ce que les instruments de ratification soient déposés.
Le Président de la République a exprimé sa volonté de mettre en place un programme visant à renforcer les capacités des cadres des entités territoriales décentralisées.
« Cela est d’autant plus nécessaire dans un contexte où les communes où certaines d’entre elles, en géographiquement des superficies de ville dans d’autres pays et sont confrontés quotidiennement à de défis de gouvernance notamment dans le domaine de la sécurité, de la salubrité ,de l’organisation et du fonctionnement de l’encadrement du petit commerce et de la qualité du personnel politico-administratif appelé à gérer . », a dit le porte-parole du gouvernement.
« L’enjeu pour la RDC était de profiter de la transition énergétique avec notamment le basculement des véhicules en moteur thermique vers les véhicules électriques pour développer des chaînes de valeurs africaines et tirer un grand bénéfice des ressources minières » a-t-il conclu.
Par ailleurs, le Président de la République a souligné l’importance de la proclamation récente par la CENI des résultats des conseillers communaux provisoirement élus suite aux élections du 20 décembre 2023, qui constitue une avancée significative pour notre jeune démocratie. Dans le prolongement de cette communication présidentielle, le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde a informé le conseil qu’il avait représenté le Chef de l’État lors du 30ème Forum international « Investing in African Mining Indaba » en Afrique du Sud. Il était à la tête d’une délégation comprenant notamment des membres du gouvernement ainsi que des responsables d’institutions et d’établissements publics dans le secteur minier.