Les décisions du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) en RDC concernant les chansons et clips des artistes locaux suscitent souvent des débats. Le 30 décembre 2024, le CSAC a officiellement interdit la diffusion de la chanson et du clip intitulés « Misu likolo kaka na cadre ya sentiment », de l’artiste Zik Seigne. La commission a jugé les paroles et les gestes de cette œuvre « obscènes et contraires à la pudeur ».
Cette décision, qui aurait pu marquer un coup d’arrêt dans la carrière du jeune musicien kinois, connu pour ses performances au style provocateur, a eu un effet contraire. Le communiqué du CSAC, accompagné de l’invitation de l’artiste à se présenter devant la commission, a généré une publicité inattendue pour Zik Seigne.
En moins de 24 heures, la communauté congolaise sur internet n’a parlé que de lui. Sa chanson, rythmée par l’Amapiano et marquée par ses gestes distinctifs, notamment son « tournement des yeux » a enregistré des milliers de vues supplémentaires sur YouTube. Avant même la décision du CSAC, le morceau comptait déjà près de 250 000 vues. Après l’interdiction, cette audience a explosé, renforçant la visibilité de Zik Seigne.
Ce phénomène s’explique en partie par le soutien massif de ses fans, mais aussi par celui d’une figure emblématique de la musique urbaine congolaise, Innoss’B, qui a apporté son appui à l’artiste.
Zik Seigne s’était initialement fait connaître grâce à un freestyle publié sur les réseaux sociaux, où ses tenues excentriques et ses gestes théâtraux avaient déjà fait sensation. Aujourd’hui, bien que privé de diffusion sur les médias et les réseaux sociaux en RDC, sa première œuvre musicale continue de faire parler d’elle et d’accroître la notoriété de son auteur sur la scène musicale congolaise grâce à internet.
Cette situation met en lumière le paradoxe de certaines décisions du CSAC : au lieu de restreindre une œuvre, elles peuvent en décupler l’impact, notamment dans l’écosystème numérique actuel.