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RDC : « la restructuration du secteur de l’immobilier permettra à l’Etat de mobiliser d’importantes recettes » ( Henri Matona)

Par Alain Muzi

Un festival économique sur le « défi congolais » a été organisé, la semaine dernière, à la place gare centrale, afin de réfléchir sur la relance économique après la Covid-19.

Intervenant à ces assises, le directeur général de l’entreprise de construction Kodiasimmo, Henri Matona, a évoqué les questions liées au secteur de l’immobilier en RDC.

« Le marché de l’immobilier existe effectivement en République Démocratique du Congo, il offre des opportunités mais malheureusement ce marché n’est pas organisé et structuré. Aujourd’hui les transactions immobilières qui s’effectuent souffrent de traçabilité », a déclaré Henri Matona.

Répondant aux questions des journalistes, sur l’existence d’une base des données qui peut renseigner sur le nombre des maisons vendues en 2022 en RDC, le DG de Kodiasimmo a affirmé que cette question était difficile à répondre dans le cas échéant, tout en précisant le cas de la France par exemple, où en 2021, 1 millions des maisons ont été vendues, entraînant 1 millions de transactions immobilières à un coût de 240 milliards d’euros, ce qu’il considère comme une manne considérable pour l’économie Française, car ces opérations engendrent des taxes foncières, taxes d’habitations, frais de notaire à payer à l’État, et cela contribue à renflouer le trésor public et booster la croissance de l’économie du pays.

À en croire Henri Matona, « le marché de l’immobilier en RDC se trouve dans un état de désorganisation totale qui nécessite une restructuration urgente, en mettant en place des mécanismes de suivi de ce marché notamment, l’observatoire de l’immobilier qui aura pour mission de consolider toutes les données, les chiffres des transactions entre particuliers et à travers la banque. Celle-ci a pour obligation de faire le reporting régulier de tous les prêts immobiliers accordés aux clients, que la banque doit envoyer à la banque centrale, et celle-ci va transférer à l’observatoire de l’immobilier. Cela permettra d’avoir un levier pour pouvoir orienter ce marché, intervenir en tant que l’Etat et encadrer le secteur ».

Partant de son expérience, Henri Matona a proposé un autre mécanisme qui consiste à mettre en place une réforme qui doit contenir les prix des actifs immobiliers car il est inadmissible s’étonne t-il, qu’on achète une maison à 400 milles dollars dans la commune de Ngiri-Ngiri à Kinshasa et qu’à Bruxelles avec 400 milles euros, on a une maison à Waterloo. Les prix en RDC sont volatiles, il ya des spéculations dans la fixation des prix simplement parce que le marché congolais n’est pas organisé.

« Une autre réforme consiste à mettre en place des mécanismes permettant au client de passer par le marché de crédit immobilier. Il est également incompréhensible qu’en RDC que tout achat d’un bien se fasse en cash par les simples citoyens et l’achat par crédit soit réservé aux autorités. Quelqu’un qui travaille, il a un salaire donc il détient un pouvoir d’achat, il peut contacter une banque pour demander un crédit pour l’achat d’une maison, mais la grande problématique que pose la banque est liée à la garantie.

A ce sujet le DG H. Matona propose une solution pour remédier à ce problème, c’est la création d’une société de caution logement à laquelle l’Etat congolais doit apporter à titre d’exemple 30 % des capitaux et les banques commerciales peuvent investir à la hauteur de 5 % de telle sorte que si vous voulez emprunter auprès de la banque, celle-ci à son tour vous renvoie à la société de caution pour qu’en cas de faillite, cette dernière vous rembourse votre prêt. En ce moment là, la banque est garantie d’avoir son prêt en cas de problème et l’Etat de son côté de sent garant pour avoir apporté ses actions à hauteur de 30 % », a-t-il conclu.

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