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RDC : « Le Sénat joue une pièce bien écrite », la levée des immunités de Joseph Kabila suscite une vive controverse

Par S. Tenplar Ngwadi

Le Sénat congolais a pris une décision lourde de conséquences en levant les immunités du Sénateur à vie et ancien président Joseph Kabila, ouvrant ainsi la voie à des poursuites judiciaires à son encontre. Cette mesure, adoptée à bulletin secret, fait suite aux accusations portées par la Haute Cour Militaire qui soupçonne Joseph Kabila de complicité avec la rébellion du M23, avec des chefs d’accusation graves tels que la trahison et les crimes de guerre.  

Dans ce contexte tendu, Mme Patricia Bakoke, Directrice de l’Africa New Market International et consultante en stratégie et formation, n’a pas tardé à exprimer son scepticisme quant au déroulement de la séance sénatoriale. Depuis son compte X, elle dénonce ce qu’elle qualifie de « cérémonie religieuse » dénuée de débats et de questionnements :

« Le Sénat s’est réuni pour la lecture du rapport et le vote de la levée des immunités du Sénateur Joseph Kabila. Ça ressemblait plus à une cérémonie religieuse où aucune question ne vient troubler la quiétude. Pas une interrogation sur l’enquête, pas un doute sur les preuves, ni même une brise de scepticisme sur la procédure. Juste une lecture solennelle d’un rapport final reçu au même moment ».

Mme Bakoke s’interroge aussi sur la nature même des sénateurs présents et leur rôle supposé dans une démocratie :

« Qui sont ces femmes et ces hommes qui occupent cette chambre haute ? Des spectres, des gardiens d’un temple silencieux, ou simplement des acteurs jouant une pièce bien écrite, où le débat est strictement interdit ? Leur seule valeur fondamentale semble être la foi inébranlable dans la conservation du pouvoir ».

Elle en appelle à une prise de conscience et à un véritable exercice de responsabilité démocratique : « Lever les immunités de Joseph Kabila si cela est indispensable, mais faites au moins semblant de comprendre le sens de votre responsabilité et rôle au Sénat de la république « démocratique » du Congo ».

Enfin, Mme Patricia Bakoke évoque le contexte politique plus large : « Le débat sur le changement de la Constitution arrive à grands pas… nous les voyons déjà jouer l’acte II de la pièce de théâtre interrompu par … La douce ironie de la démocratie congolaise : nous aurons au moins essayé ».

Cette prise de position met en lumière les tensions autour de cette procédure et pose la question de la transparence et du rôle réel des institutions dans la République démocratique du Congo, déjà fragile au regard des enjeux sécuritaires et politiques.

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