
Le Sud-Kivu est une nouvelle fois le théâtre de tensions exacerbées par la présence de figures controversées et l’exploitation illicite de ses richesses. Au centre de cette tourmente : Patrick Busu Bwa Ngwi, un homme d’affaires congolais au passé sulfureux, désormais accusé de piller les ressources minières de la province avec la complicité du M23, le groupe rebelle soutenu par le Rwanda.
Patrick Busu est loin d’être un inconnu. Son nom est associé à plusieurs scandales, dont le détournement de près de 11 millions de dollars alloués au projet de réhabilitation et de modernisation de l’aéroport de Kavumu. Un projet fantôme, mené par son entreprise SOKERICO, qui n’a jamais vu le jour malgré l’argent débloqué par le gouvernement congolais.
Après un échec cuisant aux élections de gouverneur de province de 2024, où il n’a recueilli qu’une seule voix, Busu a refait surface au Sud-Kivu aux côtés de Corneille Nangaa et Bertrand Bisimwa, les leaders de l’AFC/M23. Une alliance qui lui permet, selon les accusations portées contre lui, d’agir en toute impunité et de faciliter l’exploitation illégale des minerais dans les territoires de Walungu et Mwenga.
Selon des sources locales, Busu a récemment conduit une délégation de 15 ressortissants chinois dans le territoire de Walungu, se vantant ouvertement que ces « investisseurs » exploiteront les minerais « sur ordre de Kigali », la capitale rwandaise. La population locale dénonce ces agissements, qui se déroulent dans un contexte de peur et de misère exacerbées par la présence des groupes armés.
Il est à noter que Patrick Busu est également recherché par une autre société chinoise, victime d’une escroquerie de 3 millions de dollars pour des promesses de carrés miniers inexistants.
Instrumentalisation du nom de la Première Dame
Malgré les accusations qui pèsent sur lui, Patrick Busu n’hésiterait pas à citer le nom de la Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi comme sa protectrice, une affirmation que l’entourage de la Première Dame dément catégoriquement.
La population du Sud-Kivu, exaspérée par ces manœuvres, appelle les autorités nationales à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à ce pillage et à procéder à l’arrestation de Patrick Busu Bwa Ngwi.