actualitéDiplomatie

RDC-Rwanda : l’accord de paix est-il un leurre ? Daniel Shekomba dénonce le “mauvais diagnostic” de Tshisekedi

Par la rédaction

L’optimisme de façade autour de l’accord de paix fraîchement signé entre la RDC et le Rwanda est-il justifié ? Pour Alain Daniel Shekomba, l’homme de (Master in International affairs), experte en affaires internationales, la réponse est un non catégorique. Dans une analyse tranchante qui circule sur les réseaux sociaux, il remet en cause la pertinence de cet accord et pointe du doigt le manque de lucidité du gouvernement congolais.

S’appuyant sur une approche théorique novatrice, combinant la théorie de la complexité et le réalisme politique, Daniel Shekomba stime que la clé de la compréhension du conflit congolais réside dans la faiblesse intrinsèque de l’État. “Chaque État oscille entre deux structures mathématiques : la présence d’autorité (la paix) et l’absence d’autorité (le chaos, la guerre)”, explique-t-elle. “En RDC, c’est la structure chaotique qui domine, l’État n’ayant pas le monopole de la violence sur l’ensemble de son territoire.”

Cette situation, selon l’ancien candidat président à l’élection présidentielle de 2018, Daniel Shekomba, justifie les interventions militaires des pays voisins. “L’Ouganda et le Burundi ont leur armée en RDC, invitées ou pas, pour se prémunir contre la propagation du chaos engendré par les rebelles ADF et Red Tabara qui y ont trouvé refuge”, a-t-il argumenté. Et d’ajouter : “Pourquoi alors refuser au Rwanda le même droit de se protéger des FDLR, une force génocidaire qui menace sa sécurité ?”

L’analyste dénonce ainsi une approche partiale et émotionnelle de la part des autorités congolaises. “Si le Burundi et l’Ouganda bénéficient d’un traitement de faveur, pourquoi pas le Rwanda ? Est-ce une décision rationnelle ou motivée par l’émotion ?” Il rappelle, en se référant à la théorie du réalisme, que “le Rwanda a le droit de se défendre et d’assurer sa survie par les moyens qu’il juge nécessaires.”

Daniel Shekomba va plus loin en accusant le président Félix Tshisekedi et son équipe de faire un “mauvais diagnostic” de la situation. “Le Rwanda n’est pas la cause du chaos en RDC, mais une conséquence de la défaillance de l’État congolais”, affirme-t-il. Selon lui, l’accord de paix ne règlera rien tant que les racines profondes du problème ne seront pas adressées. “Sans l’élimination de cette cause principale, aucun accord, même signé aux USA, avec comme collatéral le patrimoine minier congolais, ne mettra fin à la guerre.”

L’analyste ne mâche pas ses mots quant aux motivations réelles du président Tshisekedi. “Sa démarche vise à prolonger son pouvoir sur la partie de la RDC où son administration exerce son autorité, et non à restaurer la paix sur l’ensemble du territoire.” Il alerte sur le danger de la fragmentation du pays, avec l’émergence d’un centre de pouvoir alternatif à Goma. “La persistance de cette fragmentation va rendre inévitable la création de plusieurs pays sur l’ancien territoire de la RDC”, prévient-il.

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button