Le ministre de la communication et medias et son collègue des droits humains ont tenu conjointement un briefing ce lundi 16 août 2021. Au menu, la situation des droits humains durant l’état de siège.
Après que les membres du gouvernement concernés par la situation d’état de siège, se soient expliqués à l’Assemblée nationale, le ministre de la communication a estimé bon que celui des droits humains soient devant les médias pour éclairer l’opinion sur son évolution dans le volet droits humains. C’est l’objet même du briefing organisé ce jour.
» Depuis le lancement de l’état de siège, nous communiquons beaucoup sur ce sujet. Aujourd’hui, nous avons choisi de le faire un peu plus spécialement sur les questions de droits humains parce que nous avons reçu des questions sur ce sujet, a expliqué le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Il a, par ailleurs, rappelé que c’est la suite de l’ordonnance signée le 04 juillet dernier sur le programme de Désarment, Démobilisation, Relèvement communautaire et stabilisation (DDRC-S).
Durant l’état de siège, beaucoup de redditions sont enregistrées et cela doit être encadrées, d’où, le rôle que va jouer le programme DDRC-S.
Et d’après, le ministre de droits humains, l’état de siège a été proclamé pour résoudre un certain nombre de problèmes notamment ramener la paix dans la partie Est du pays.
» Nous sommes dans un processus de recherche des résultats. C’est ce que nous avons rappelé aux deux gouverneurs militaires », a indiqué Fabrice Puela avant de souligner que les progrès significatifs sont enregistrés depuis l’annonce de cet état de siège.
Le ministre des droits humains a aussi noté un certain retard enregistré dans le transfert de dossiers de la juridiction civile à la juridiction militaire pour leur prise en charge. Il rassure que les choses sont en train de se régulariser.
Il rappelle que tout personne aussi civile, quand il exerce une parcelle d’autorité a tendance à en abuser.
« Et dans le cas de la proclamation de l’état de siège, plusieurs partenaires avaient pensé que l’état de siège serait utilisé comme un alibi pour violer les droits de l’homme. Et c’est loin d’être le cas car le premier ministre nous avait envoyé pour former, recycler, les différents acteurs civils et militaires » a-t-il déclaré.
Il note une réelle volonté des autorités de vaincre les poches d’insécurité, de stabiliser la partie Est du pays.
Il invite la population à donner la chance à ce processus, car la volonté du gouvernement est bel et bien palpable.
À la question sur la demande de la société civile de Béni de restituer aux civils, les prérogatives judiciaires et que les militaires restent concentrés sur les aspects de la guerre, le ministre est très clair: » le problème est très complexe sur le plan doctrinal ». Il a souligné que cette requête mérite d’être prise en compte. C’est ainsi que le tribunal pour enfants a été remis sous la juridiction des civils.
Mais, il précise que les infractions militaires doivent être examinées par la justice militaire comme le veut la loi.
Quant à la nomination d’un ancien rebelle à la tête du programme DDRC-S, tel que décrié par le prix Nobel Mukwege, Patrick Muyaya explique les raisons qui justifient le choix porté sur lui.
» Le profil que doivent avoir les animateurs de ce programme, doit répondre à un certain nombre de critères. L’essentiel est de marcher la main dans la main. Cet ancien rebelle a un parcours qui a poussé le gouvernement à le choisir à ce poste » a-t-il expliqué.
Soulignons que la ministre de justice qui devait prendre part à ce briefing s’est excusée, car elle est appelée à répondre à un rendez-vous à la Primature.
Rappelons que dans le cadre de la redevabilité et de la transparence, le porte-parole du gouvernement a initié une série de briefing avec ses collègues ministres devant la presse.