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63 ans de l’indépendance : « La population congolaise est victime de cette classe politique corrompue, incompétente qui ne connait pas ce que c’est la politique » (Me Carlos Mupili)

Par Egide Ombum

Au cours d’une interview exclusive accordée, ce vendredi 30 juin 2023, à congopresse.net, Me Carlos Mupili a dressé un bilan sombre sur le plan politique à l’occasion des 63 ans de l’indépendance de la RDC.

Dans son speech, Me Carlos Mupili a jeté son dévolu sur la classe politique qui, selon lui, serait corrompue et incompétente. « On a une classe politique très corrompue qui est prête à céder tout à cause des postes et pouvoirs. Nous avons une classe politique qui vient en politique pour avoir de l’argent, pour se marier, pour avoir un passeport diplomatique, pour aller prendre la photo à Paris devant la Tour Eiffel, pour construire des maisons. La population congolaise est victime de cette classe politique corrompue, incompétente qui ne connait qu’est-ce que la politique », a-t-il lâché.

« Celui qui veut parler politique c’est-à-dire penser à servir un grand nombre et dans le vivre ensemble. Quand on entend tous ces partis politiques, il n’y a plus un parti politique au Congo dans le sens même de la loi portant statuts des partis politiques. L’article 2 de cette loi dit que le parti politique, c’est un regroupement des individus au tour d’une idéologie politique. Mais, les gens lorsqu’ils se regroupent au tour d’un individu au nom de la tribu. Nous n’avons pas une classe politique responsable », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Me Carlos Mupili a fustigé le monopartisme et le système dictatorial qui a régné durant la deuxième République sous la présidence de Joseph Mobutu. « On est passé au monopartisme, c’est à cause de l’élite, le futur fondateur de l’UDPS qui était au service de la dictature qui vont assassiner la constitution référendaire de 1964 qu’on appelle la constitution de Luluabourg pour imposer la constitution de 1967 qui a mis fin au pluralisme politique et qui a constitutionnalisé la dictature mobutienne. Alors, plus tard, ceux qui ont constitutionnalisé la dictature seront des aigris parce qu’ils seront aussi lâchés par la même dictature de Mobutu qui veut renouveler sa classe politique. Ils seront mécontents et vont proposer que les choses changent », a-t-il expliqué.

« On ne peut pas regretter le monopartisme qui nous a fait reculés. Parce qu’il faut dire que tout a été détruit sous le monopartisme. La zairianisation de 1973. Le monopartisme a rendu impraticable nos voies de communication. On pouvait quitter Kinshasa jusqu’à l’Est dans une voiture VW. Mais, c’est sous le MPR, parti État que tout l’État a été désacralisé, désarticulé même. Donc, on ne peut rien regretter du monopartisme parce que ça n’a rien donné comme avancé », a-t-il renchéri.

Ce chercheur congolais remet en cause les questions de la démocratie et de la liberté d’opinion qui, selon lui, ne sont pas toujours effectives. « Lorsqu’on parle de la démocratie, même s’il faut aller dans la définition pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Lorsqu’on dit pouvoir du peuple, c’est que c’est le peuple qui est détenteur du pouvoir. Par le peuple, c’est que l’action des gouvernants se fait par les élus », a-t-il souligné.

Et d’ajouter : « Mais, l’essentiel pour le peuple, c’est que tout ce que les élus et les dirigeants font doit être pour l’intérêt du peuple. Mais au Congo, c’est le pouvoir du peuple par le peuple et contre le peuple. Donc, on n’a pas la démocratie au Congo. Lorsque nous parlons de la liberté d’expression, vous-même vous savez combien de vos confrères qui sont arrêtés. Et aussi même, cette liberté a été biaisée à partir de l’opposition de l’école de l’UDPS qui a corrompu la jeunesse croyant que la liberté d’expression veut dire libertinage. L’école de l’UDPS, pendant plusieurs années, a corrompu la jeunesse en montrant que la démocratie ou la liberté d’expression, c’est insulter, injurier les autorités. Voilà pourquoi cette jeunesse qui croyait que c’était ça, continue à diffamer l’actuel Chef de l’État.»

En fin, Me Carlos Mupili a indiqué que la RDC est « un pays de contraste » car, selon lui, les salaires des ministres dépassent ceux des enseignants. Ce qui ne favorise pas l’épanouissement collectif.

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