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Justice congolaise: Dieudonné Kamuleta réussira-t-il à sauver les meubles? 

Par Giscard Havril

Récemment porté à la tête de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta, successeur d’un autre Dieudonné Kaluba vient de convoquer une Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature, structure à la tête de laquelle il doit régner durant trois ans, en sa qualité du président de la Cour constitutionnelle, selon la loi en la matière. 

Pour le nouveau médecin du Palais de justice, les travaux qui ont ouvert mardi 05 juillet doivent aboutir à des propositions relatives aux nominations, promotions, révocations et/ou réhabilitation des magistrats, a-t-il soutenu à l’ouverture desdites assises.

À lire entre-lignes, dans son grand oral à cette occasion, le nouveau docteur s’est interdit de s’éloigner de l’acte de foi du chef de l’Etat congolais, qui fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille et pour qui « la justice rendue par des personnes intègres disposées à lutter contre la corruption qui gangrène et ternit l’image de l’Etat de droit ». Très belle strophe de la prière du temps présent à écouter dans une chapelle monastique. Nul ne s’interdirait non plus de dire comme à l’église: « alleluia! Amen ». Si non d’acclamer massivement une démarche salvatrice, qui se pose en thérapie pour l’éradication du maux « impunité ».

Et le nouveau chef du CSM (Conseil supérieur de la magistrature), pour arriver à mettre fin à cette pathologie (Ndlr: corruption) a enjoint ses pairs à un diagnostic inouï. Mieux, sans complaisance de leur secteur.

Cependant, d’aucuns se posent la question de savoir si le nouveau chirurgien doit-il se munir d’un bistouri magique pour redonner une nouvelle vie à cette justice, alors que pour nombreux congolais, le récital de Dieudonné Kamuleta, a l’odeur d’un vieux parfum connue de tous. C’est du déjà vu. Déjà entendu. Il suffit de fouiner non seulement le passé, mais aussi le tiroir de son office, pour que les archives lui en disent long. Eh bien! Rien du nouveau sous les tropiques zaïro-congolaises. Les symptômes tout comme les causes dont souffre la justice congolaise sont très bien connues de tous.

Et la réalité réelle c’est que, depuis des lustres, les bonnes lois et résolutions chez nous ne sont mises en œuvre que le jour où elle sont déroulées et dévoilées au public dans les médias. Au lendemain de leur publication, elles rentrent dans une éternelle hybernation, sans suivi aucun de leur applicabilité.

Autre constat c’est que, l’indépendance même de cette justice pose problème. Elle est déclamée des lèvres. Dans le concret, au lendemain de la célébration du culte de résolutions, le congolais a toujours des interférences politico-politiciennes dans la fameuse justice. Mieux, le congolais n’a cesse de vivre dans un environnement où le bourreau est bonifié. Une justice des forts au détriment du faible.

D’où la question de nombreux observateurs: “Dieudonné Kamuleta réussira-t-il?” Dans un environnement tel que décrié ci-haut?

Allô Dieudonné Kamuleta! Allô!

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