
Le Sénat congolais a franchi une étape décisive dans la structuration du secteur du développement rural en adoptant à l’unanimité le rapport de la commission mixte PAJ-DH (Politique, Administrative et Judiciaire – Droits de l’Homme) et Environnement concernant la proposition de loi portant création, organisation et fonctionnement de l’Ordre des Techniciens en Développement Rural (OTDR). L’adoption, qui a eu lieu ce mercredi 11 juin dernier, ouvre la voie à un examen plus approfondi par la Commission Développement durable et la Commission PAJ.
L’enjeu de ce texte, largement salué, est de professionnaliser et d’encadrer les acteurs du développement rural, souvent confrontés à un manque de reconnaissance et à des compétences disparates. L’un des points clés de cette proposition de loi réside dans la définition précise du technicien en développement rural et de sa profession.
Le Sénateur Ivan Kazadi, membre de la commission mixte et co-rapporteur du texte, a pris la parole lors de la séance plénière pour apporter des éclaircissements cruciaux, notamment en réaction aux interventions de ses collègues Boketshu et Bulakali.
Au cœur du débat : la question de savoir si le simple fait de posséder un titre académique suffit à qualifier une personne de technicien en développement rural. Pour le sénateur Bulakali, la loi ne devrait pas préciser qu’un technicien doit posséder un numéro d’identification délivré par l’OTDR, arguant que le titre académique lui-même confère cette qualité.
Le Sénateur Ivan Kazadi a répliqué en indiquant que la loi a précisément pour objectif de définir et d’organiser la profession. « Il faut l’entendre aux termes de la présente loi donc chaque fois que vous lirez technicien en développement rural, ayez à l’esprit cette définition », a-t-il insisté. Il sous-entend ainsi que l’inscription à l’Ordre et l’obtention d’un numéro d’identification seraient des éléments constitutifs de la définition, allant au-delà du simple diplôme.
Un autre point de friction est apparu concernant les tâches d’animation et de mobilisation en matière de développement rural. Le sénateur Boketshu estimait que ces tâches ne devraient pas être limitées aux seuls techniciens en développement rural, car, selon lui, tout le monde, y compris les politiciens, peut s’en charger.
Là encore, le Sénateur Ivan Kazadi a apporté une clarification essentielle. « Le collègue n’a pas lu la disposition de la proposition de la loi dans son entièreté », a-t-il expliqué. « Après lecture, vous avez remarqué que cette mobilisation et animation sont faites afin de réaliser un ouvrage fiable, ça les politiciens ne peuvent pas faire. Donc seuls les techniciens en développement rural peuvent le faire. Donc je pense que ce point tel que proposé est correcte”. Il souligne ainsi que la mobilisation et l’animation, dans le cadre de cette loi, visent à garantir la qualité technique et la durabilité des projets de développement rural, une mission qui dépasse les compétences des acteurs politiques.