Est de la RDC : les États-Unis sous pression pour clarifier leur rôle dans la mise en œuvre de l’accord de Washington

Alors que la crise sécuritaire perdure dans l’Est de la République démocratique du Congo, plusieurs recommandations ont été formulées afin d’harmoniser les différentes initiatives diplomatiques en cours, notamment les processus de Doha et de Washington, et d’éviter leur fragmentation. Ces recommandations visent à renforcer la protection des populations, accélérer les négociations politiques et assurer une paix durable dans la région.   Appels aux Nations Unies et à la MONUSCO   Il est recommandé aux partenaires internationaux, en particulier au Conseil de sécurité de l’ONU, de :   – Soutenir la MONUSCO dans sa mission prioritaire de protection des civils en renforçant temporairement ses capacités opérationnelles ; – Encourager une médiation active entre le gouvernement congolais et l’AFC-M23 afin de faire progresser le processus de Doha, tout en veillant à sa compatibilité avec l’accord de Washington.   Rôle attendu du Qatar   État hôte du processus de Doha, le Qatar est invité à :   – Favoriser la convergence stratégique entre les discussions AFC-M23/RDC à Doha et les engagements bilatéraux RDC-Rwanda dans le cadre de l’accord de Washington ; – ⁠Publier officiellement le contenu du projet d’accord soumis le 18 août 2025, dans un souci de transparence et pour prévenir toute manipulation politique ou diplomatique.   Mandat des Médiateurs de l’Union africaine   L’Union africaine est appelée à jouer un rôle structurant dans cette dynamique régionale en :   – Mettant en place un mécanisme continental de coordination et de suivi des processus de paix pour garantir leur cohérence stratégique et opérationnelle ;   – Dotant ce mécanisme d’un budget propre, autonome, afin d’assurer son fonctionnement, indépendamment des financements extérieurs ;   – Renforçant l’implication des sociétés civiles régionales pour ancrer les initiatives de paix dans la légitimité populaire et assurer leur durabilité.   Les deux piliers de l’Accord de Washington   L’accord de Washington, signé entre la RDC et le Rwanda, repose sur deux piliers majeurs : sécuritaire et économique.   Sur le plan sécuritaire, il engage les deux États à :   – Respecter mutuellement leur intégrité territoriale ; – Cesser toute hostilité directe ou indirecte entre leurs forces armées ; – Ne plus soutenir de groupes armés tels que les FDLR ou le M23/AFC ; – ⁠Mettre en place un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, fondé sur le concept d’opérations adopté à Luanda en octobre 2024.   Sur le plan économique, l’accord prévoit :   – Le développement de projets bilatéraux dans des secteurs stratégiques tels que l’hydroélectricité, la conservation environnementale et la traçabilité des minerais ; – Une meilleure intégration sous-régionale via les mécanismes existants (CIRGL, COMESA, EAC) ; – L’encouragement des investissements américains dans des chaînes de valeur critiques pour l’économie régionale.   Cette architecture de paix, si elle est correctement alignée et mise en œuvre, pourrait marquer un tournant décisif dans la résolution du conflit à l’Est de la RDC.   S. Tenplar Ngwadi

RDC – 12 millions USD pour réparer les blessures du passé : Le gouvernement adopte un plan ambitieux d’assistance aux victimes dans l’Est

Le gouvernement congolais a franchi un pas important dans la lutte contre l’impunité et la promotion de la justice réparatrice. Ce jeudi 28 août 2025, le plan trimestriel du Programme conjoint d’assistance aux victimes de violences sexuelles et de crimes graves a été officiellement adopté pour les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, deux régions durement éprouvées par les conflits.   Doté d’un financement de 12 millions de dollars américains, ce programme est coordonné par le Fonds national de réparation des victimes (FONAREV), une structure mise en place pour apporter une réponse concrète aux souffrances des survivants. Il prévoit notamment une prise en charge médicale, psychologique, juridique et socio-économique des victimes.   Sur son compte X (anciennement Twitter), Maître Samuel Mbemba, ministre des Droits humains, a salué cette avancée majeure, rendant hommage au Président Félix Antoine Tshisekedi pour son « engagement constant en faveur des droits humains et de la justice réparatrice ». Il a souligné que la création du FONAREV, fruit de cette volonté politique, représente un tournant dans la reconnaissance et l’accompagnement des victimes.   Le ministre a également donné des orientations claires aux acteurs chargés de mettre en œuvre ce programme, insistant sur la rigueur, la transparence et l’écoute des bénéficiaires.   S. Tenplar Ngwadi

RDC – Sud-Kivu : « L’AFC/M23 est notre seul ennemi » déclare le gouverneur Jean-Jacques Purusi, appelant à l’unité après les tensions à Uvira

Alors que des rumeurs faisaient état d’un encerclement de la ville d’Uvira et que des tensions y ont récemment éclaté, le gouverneur de la province du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, a tenu à rétablir les faits ce jeudi 28 août 2025. Depuis Uvira, devenue siège temporaire du gouvernorat après la perte de Bukavu, il a assuré que le calme était revenu, affirmant que les « lignes de front se portent bien ».   Cependant, un drame a assombri la situation. Un incident sécuritaire a fait six morts par balles. Le gouverneur a confirmé ce bilan provisoire et a annoncé l’ouverture d’une enquête pour établir les responsabilités, évoquant une « incompréhension en passe d’être résolue ».   Dans la foulée, un Conseil de sécurité provincial a été convoqué. Y ont pris part : les FARDC, les Wazalendo, les autorités locales, la société civile, ainsi que des organisations de défense des droits humains. Objectif : désamorcer les tensions et éviter de nouvelles violences.   « Nous sommes tous fils et filles du Sud-Kivu. Il est temps de nous unir face au véritable ennemi : l’AFC/M23 », a martelé Jean-Jacques Purusi. Le gouverneur accuse la rébellion de mener une guerre psychologique à travers la désinformation, notamment en diffusant des rumeurs alarmantes pour déstabiliser la population.   S. Tenplar Ngwadi

Sud-Kivu : les Wazalendo reprennent Rugezi après de violents combats contre une coalition pro-M23

Le village de Rugezi, situé dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu, a été repris ce mercredi 27 août 2025 par les combattants Wazalendo, à l’issue d’intenses affrontements contre la coalition armée Twirwaheno–Ngumino–Android Red, alliée à l’AFC/M23.   Selon des sources concordantes locales, les combats, d’une rare intensité, ont duré près de 24 heures. Rugezi, situé à la frontière de la zone sensible de Minembwe, était jusque-là sous le contrôle de cette coalition favorable au M23. « Les affrontements ont opposé les Wazalendo dirigés par un certain Ngoma Nzito à la coalition armée soutenue par l’AFC/M23. Après plusieurs heures d’échanges de tirs, les Wazalendo ont réussi à reprendre le contrôle du village », rapporte un acteur de la société civile sur place.   Dans un communiqué publié dans la foulée, la rébellion de l’AFC/M23 a condamné cette attaque, l’attribuant à une offensive conjointe des Wazalendo et des Forces armées de la RDC (FARDC) dans les hauts plateaux de Fizi. Tout en dénonçant ce qu’elle qualifie de provocation, le mouvement rebelle affirme « rester déterminé à protéger les populations locales ».   La rédaction

Haut-Katanga : À Lubumbashi, la police déclare la guerre aux véhicules sans plaques

À Lubumbashi, la Police nationale congolaise (PNC) a lancé ce mardi 26 août 2025 une opération de grande envergure contre les véhicules circulant sans plaque d’immatriculation. Dirigée par le commissaire divisionnaire Blaise Kilimbalimba, cette initiative vise à renforcer la sécurité dans la capitale provinciale du Haut-Katanga.   Lors d’une mini-parade organisée avec la Police de circulation routière (PCR), le commandant provincial a été clair : plus aucun véhicule non identifié ne sera autorisé à circuler, qu’il appartienne à un civil, un militaire, un policier ou même à un haut responsable du gouvernement provincial. « Nul n’est au-dessus de la loi », a-t-il martelé.   Cette mesure, selon la PNC, s’inscrit dans une stratégie de lutte contre l’insécurité urbaine. Des véhicules non immatriculés sont souvent utilisés pour des actes criminels braquages, agressions ou enlèvements rendant leur traçabilité impossible.   La police invite les conducteurs à se conformer rapidement à la loi, faute de quoi leurs véhicules seront saisis. Cette opération, qui s’inscrit dans un plan plus large de restauration de l’ordre public, ambitionne aussi de restaurer la confiance entre la population et les forces de l’ordre.   Emmanuel Kalasa, Correspondant à Lubumbashi

RDC – Sud-Kivu : Uvira n’est pas encerclée, rassure le gouvernement provincial face aux rumeurs propagées par l’AFC/M23

Alors que des rumeurs persistantes d’un prétendu encerclement de la ville d’Uvira par les rebelles de l’AFC/M23 et leurs alliés suscitent inquiétude et confusion, le gouvernement provincial du Sud-Kivu a tenu à rétablir la vérité. Dans un communiqué officiel publié mardi 26 août 2025, l’exécutif provincial affirme avec fermeté que la situation est sous contrôle.   « L’ennemi alimente de fausses informations sur un prétendu encerclement de la ville d’Uvira. Ce qui est totalement infondé », déclare le porte-parole du gouvernement provincial, Luganywa Bashizi Didier. Le document insiste sur le fait que toutes les lignes de front sont sécurisées par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), avec l’appui des groupes de résistance locale Wazalendo.   Le gouverneur Jean-Jacques Purusi, à travers ce communiqué, appelle la mairie d’Uvira, le commandement de la 33ᵉ région militaire ainsi que les forces Wazalendo à rester vigilants et à ne pas céder à la guerre psychologique menée par les ennemis de la paix.   Cependant, le gouvernement provincial reconnaît que la ville a été secouée ces deux derniers jours par des incidents sécuritaires ayant entraîné des pertes en vies humaines et des blessés. Un accrochage entre des éléments FARDC et Wazalendo a notamment été rapporté à Kamvivira, dans la partie sud d’Uvira, le mardi 26 août.     S. Tenplar Ngwadi

RDC : l’ONU presse pour un cessez-le-feu effectif face à l’escalade de la crise humanitaire à l’Est

Alors que les combats s’intensifient dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la communauté internationale s’alarme de la gravité de la situation humanitaire. Lors d’une session du Conseil de sécurité des Nations unies, la Ghanéenne Martha Ama Akyaa Pobee, Sous-Secrétaire générale de l’ONU chargée de l’Afrique, a dressé un constat glaçant : près de six millions de Congolais sont aujourd’hui déplacés à l’intérieur du pays, dont 2,5 millions dans les seules provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.   Depuis la reprise des hostilités entre les Forces armées de la RDC (FARDC), les groupes d’autodéfense Wazalendo et les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda, la situation s’est dramatiquement dégradée. La chute de Goma en janvier 2025, suivie de Bukavu en février, a marqué un tournant décisif, provoquant des flots massifs de déplacés, des pertes civiles importantes, et une crise humanitaire d’ampleur inédite.   « La RDC traverse l’une des urgences humanitaires les plus critiques au monde. L’insécurité alimentaire se propage, les terres sont confisquées, les récoltes volées, et des familles entières déracinées sans espoir de retour stable », a déclaré Mme Pobee. Pour l’ONU, les conséquences de cette spirale de violence menacent non seulement la paix locale mais aussi la cohésion sociale et les perspectives de reconstruction nationale.   Le Conseil de sécurité s’interroge désormais sur les moyens à mettre en œuvre pour protéger les populations civiles, stopper les violences et répondre aux besoins urgents. La pression monte sur les États membres pour mobiliser des ressources d’urgence et soutenir un processus politique crédible dans une région où les atrocités deviennent tristement banales.   La RDC, enlisée dans un cycle de conflits depuis des décennies, fait face à une nouvelle escalade aux conséquences potentiellement régionales. Pour l’heure, les millions de déplacés attendent, dans la précarité, une réponse à la hauteur de la crise.   S. Tenplar Ngwadi

RDC – Complot contre Félix Tshisekedi : 15 ans de prison requis contre des officiers supérieurs

La Haute cour militaire de Kinshasa a requis, ce lundi 25 août, une peine de 15 ans de prison ferme contre plusieurs officiers supérieurs de l’armée congolaise, accusés d’avoir pris part à un complot visant à renverser le régime du président Félix Tshisekedi. Cette requête, formulée lors d’une audience à la prison militaire de Ndolo, s’accompagne de la destitution des accusés de l’armée « sans aucune circonstance atténuante », selon le ministère public.   Le général-major magistrat Cyprien Mawau, représentant du ministère public, a cité six hauts gradés parmi les principaux accusés : les lieutenants-colonels David Lusenge et Gervais Malaji, les majors Paluku, Jean-Marie Kasereka, Philippe Mambolo, ainsi que le lieutenant Kakule. Tous sont poursuivis pour « crime de complot contre l’ordre constitutionnel établi ».   Selon l’accusation, les officiers auraient entretenu des contacts avec des membres du M23-AFC, dans le cadre d’une tentative de coup d’État planifiée pour la nuit du 7 au 8 novembre 2023. Des réunions secrètes, notamment à l’hôtel Prince Kin dans la commune de Bandalungwa, auraient permis de peaufiner leur stratégie. Le procès concerne au total près de 40 militaires, dont plusieurs généraux et colonels.   Des témoignages, la saisie d’armes, et des échanges interceptés ont été présentés comme preuves au cours des audiences. Plusieurs prévenus ont nié toute implication, tandis que d’autres ont gardé le silence.   Ce procès s’inscrit dans un contexte tendu, marqué par une recrudescence des tensions sécuritaires à l’Est du pays. Vingt-six membres du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo ont déjà été condamnés à mort pour insurrection, trahison et crimes de guerre, une décision que certains analystes jugent aussi sévère que symbolique.   La rédaction

Ituri : plus de 470 armes remises à l’armée congolaise par des miliciens Autodéfense dans un élan vers la paix

En Ituri, province longtemps meurtrie par des violences armées, un nouveau signe d’espoir vient éclairer le processus de pacification. Plus de 470 armes de guerre ont été volontairement remises aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) par des miliciens du groupe « Autodéfense », désormais engagés dans une démarche de reddition et de réintégration.   Deux cérémonies officielles se sont tenues les 21 et 23 août, respectivement à Jailo et à Mabanga, dans la chefferie de Mambisa, territoire de Djugu. Ces événements, marqués par la présence des autorités civiles, militaires et coutumières, ont symbolisé une volonté commune de tourner la page des conflits communautaires.   Parmi les armes restituées figuraient 45 fusils AK-47, deux mitrailleuses PKM, ainsi qu’un nombre important de chargeurs, selon les sources sécuritaires sur place. Cette opération est le résultat de plusieurs mois de campagnes de sensibilisation menées par les leaders communautaires, les autorités locales et les acteurs de la société civile.   Michel Meta, président des 21 communautés de l’Ituri, a salué une avancée significative : « C’est une lueur d’espoir. Cela prouve que les efforts conjugués, notamment la pression militaire exercée sur les groupes armés, portent leurs fruits. »   Il a cependant rappelé que la menace persiste, notamment avec la milice Codeco, encore active dans la chefferie de Ndo-Okebo. Il appelle à une action militaire équilibrée : « Il ne doit pas y avoir de deux poids, deux mesures. La traque doit se poursuivre contre toutes les milices, sans exception ».   S. Tenplar Ngwadi

Conflit à l’Est de la RDC : Washington appelle Kigali au retrait et exhorte Kinshasa à respecter l’accord de paix

Alors que les tensions restent vives dans l’Est de la République démocratique du Congo, les États-Unis ont lancé ce vendredi, depuis le Conseil de sécurité de l’ONU, un appel clair au Rwanda : retirer immédiatement ses troupes du sol congolais. Dans la même déclaration, Washington a également invité les autorités congolaises à honorer les engagements pris dans le cadre de l’accord de paix signé à Washington en début d’année.   Cette double injonction américaine intervient dans un climat de violences persistantes entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles de l’Alliance du Fleuve Congo/M23. Les combats se sont intensifiés ces dernières semaines, aggravant la situation humanitaire dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu.   Pour les États-Unis, ces négociations constituent une opportunité majeure de restaurer la paix et de favoriser le retour des déplacés internes et réfugiés, alors que la sous-région est menacée par une instabilité chronique.   La rédaction