RDC – Crise à l’Est : Judith Suminwa presse l’ONU de faire appliquer la résolution 2773 contre l’agression rwandaise

La Première ministre de la République démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, a reçu ce jeudi 4 septembre à Kinshasa le Secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix. Au cœur des échanges : la mise en œuvre effective de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en réponse à l’agression rwandaise à l’Est de la RDC. Dans un contexte sécuritaire et humanitaire de plus en plus préoccupant, la cheffe du gouvernement congolais a exhorté les Nations unies à appliquer sans délai cette résolution, largement soutenue par les États membres du Conseil. Elle a rappelé que son application demeure une attente forte du peuple congolais, face à une violence persistante dans les zones sous contrôle du M23/AFC, soutenu par Kigali. Judith Suminwa a également dénoncé les exactions graves perpétrées dans les territoires occupés, évoquant des cas d’exécutions sommaires et d’actes de torture. Elle a plaidé pour un accès humanitaire sans entrave afin de porter assistance aux milliers de déplacés. En réponse, Jean-Pierre Lacroix a réaffirmé l’engagement de l’ONU à intensifier ses efforts pour une mise en œuvre effective de la résolution, tout en soulignant l’importance du rôle de la MONUSCO dans la protection des civils. Cette rencontre illustre la volonté du gouvernement congolais de maintenir une coopération étroite avec les Nations unies pour restaurer la paix et mettre fin à l’instabilité dans la partie orientale du pays.   Ali Biayi

RDC : Jean-Pierre Lacroix en mission officielle pour réaffirmer l’engagement de l’ONU en faveur de la paix

Du 3 au 7 septembre 2025, Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge des opérations de paix, se rendra en République démocratique du Congo. Cette visite vise à réaffirmer le soutien de l’ONU aux efforts de paix et à la protection des civils, en vue de favoriser une stabilité durable en RDC et dans la région des Grands Lacs, indique un communiqué de la MONUSCO publié ce mercredi. À Kinshasa, à partir du 4 septembre, il s’entretiendra avec le Président de la République, la Première ministre, ainsi que des représentants de l’opposition et des confessions religieuses, afin d’échanger sur la situation politique et sécuritaire du pays et sur le rôle de la MONUSCO. Il se rendra ensuite à Bunia, dans la province de l’Ituri, pour rencontrer les autorités locales, les forces de sécurité, la société civile et les communautés affectées par les violences. Une visite à la base opérationnelle de Fataki est également prévue dans son agenda.   La rédaction

RDC – Haut-Katanga : Blaise Kilimbalimba interdit les vitres teintées pour renforcer la sécurité routière

À Lubumbashi, la Police nationale congolaise (PNC) poursuit son plan de sécurisation avec une nouvelle mesure : l’interdiction formelle de la circulation des véhicules aux vitres teintées. Cette décision, annoncée par le commissaire divisionnaire Blaise Kilimbalimba, s’ajoute à l’interdiction déjà en vigueur des véhicules sans plaques d’immatriculation. L’objectif affiché est de lutter contre la criminalité urbaine en limitant l’anonymat dont bénéficient certains auteurs d’infractions grâce à ces vitres opaques. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de réforme et de discipline au sein de la PNC, visant à restaurer la confiance entre population et forces de l’ordre. Le commissaire Kilimbalimba a également rappelé l’engagement de la police à en finir avec les tracasseries policières et à promouvoir une approche axée sur la proximité et le respect des droits humains. Les contrevenants à cette directive s’exposent à des sanctions, a-t-il prévenu, marquant ainsi la volonté des autorités de restaurer l’ordre et de garantir la sécurité dans la province du Haut-Katanga.   Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi

Paix dans l’Est : Kinshasa mise sur la diplomatie de Washington et Doha pour restaurer l’autorité de l’État

Alors que l’insécurité persiste dans l’Est de la RDC, les efforts diplomatiques pilotés par les États-Unis et le Qatar se précisent. Dans la foulée du processus de Washington, un accord bilatéral vise à aller au-delà des enjeux sécuritaires en intégrant une dimension économique forte.   Sur ce plan, l’accord ambitionne de renforcer la coopération entre Kinshasa et ses partenaires autour de projets communs, notamment dans les secteurs de l’hydroélectricité, de la gestion des parcs nationaux et de la traçabilité des minerais. L’intégration régionale reste un levier central : les cadres de coopération comme la CIRGL, le COMESA ou encore l’EAC serviront de socle pour combattre les circuits illicites et stimuler les échanges transfrontaliers.   Washington entend également accroître son rôle en tant qu’investisseur stratégique, en particulier dans les filières critiques que sont les ressources naturelles, le numérique ou encore les infrastructures vertes.   En parallèle, les discussions se poursuivent à Doha avec pour objectif de traiter les racines internes du conflit : restauration de l’autorité de l’État, démobilisation et réintégration des groupes armés. Bien qu’une déclaration de principes ait été signée entre Kinshasa et les rebelles de l’AFC/M23, les avancées concrètes restent timides. Le blocage autour des mesures de confiance – notamment la libération mutuelle des prisonniers – continue de freiner le processus.   Le pari de Tshisekedi : transformer ces dynamiques diplomatiques en leviers concrets pour la paix et la stabilité dans une région meurtrie.   S. Tenplar Ngwadi

Est de la RDC : les États-Unis sous pression pour clarifier leur rôle dans la mise en œuvre de l’accord de Washington

Alors que la crise sécuritaire perdure dans l’Est de la République démocratique du Congo, plusieurs recommandations ont été formulées afin d’harmoniser les différentes initiatives diplomatiques en cours, notamment les processus de Doha et de Washington, et d’éviter leur fragmentation. Ces recommandations visent à renforcer la protection des populations, accélérer les négociations politiques et assurer une paix durable dans la région.   Appels aux Nations Unies et à la MONUSCO   Il est recommandé aux partenaires internationaux, en particulier au Conseil de sécurité de l’ONU, de :   – Soutenir la MONUSCO dans sa mission prioritaire de protection des civils en renforçant temporairement ses capacités opérationnelles ; – Encourager une médiation active entre le gouvernement congolais et l’AFC-M23 afin de faire progresser le processus de Doha, tout en veillant à sa compatibilité avec l’accord de Washington.   Rôle attendu du Qatar   État hôte du processus de Doha, le Qatar est invité à :   – Favoriser la convergence stratégique entre les discussions AFC-M23/RDC à Doha et les engagements bilatéraux RDC-Rwanda dans le cadre de l’accord de Washington ; – ⁠Publier officiellement le contenu du projet d’accord soumis le 18 août 2025, dans un souci de transparence et pour prévenir toute manipulation politique ou diplomatique.   Mandat des Médiateurs de l’Union africaine   L’Union africaine est appelée à jouer un rôle structurant dans cette dynamique régionale en :   – Mettant en place un mécanisme continental de coordination et de suivi des processus de paix pour garantir leur cohérence stratégique et opérationnelle ;   – Dotant ce mécanisme d’un budget propre, autonome, afin d’assurer son fonctionnement, indépendamment des financements extérieurs ;   – Renforçant l’implication des sociétés civiles régionales pour ancrer les initiatives de paix dans la légitimité populaire et assurer leur durabilité.   Les deux piliers de l’Accord de Washington   L’accord de Washington, signé entre la RDC et le Rwanda, repose sur deux piliers majeurs : sécuritaire et économique.   Sur le plan sécuritaire, il engage les deux États à :   – Respecter mutuellement leur intégrité territoriale ; – Cesser toute hostilité directe ou indirecte entre leurs forces armées ; – Ne plus soutenir de groupes armés tels que les FDLR ou le M23/AFC ; – ⁠Mettre en place un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, fondé sur le concept d’opérations adopté à Luanda en octobre 2024.   Sur le plan économique, l’accord prévoit :   – Le développement de projets bilatéraux dans des secteurs stratégiques tels que l’hydroélectricité, la conservation environnementale et la traçabilité des minerais ; – Une meilleure intégration sous-régionale via les mécanismes existants (CIRGL, COMESA, EAC) ; – L’encouragement des investissements américains dans des chaînes de valeur critiques pour l’économie régionale.   Cette architecture de paix, si elle est correctement alignée et mise en œuvre, pourrait marquer un tournant décisif dans la résolution du conflit à l’Est de la RDC.   S. Tenplar Ngwadi

RDC – 12 millions USD pour réparer les blessures du passé : Le gouvernement adopte un plan ambitieux d’assistance aux victimes dans l’Est

Le gouvernement congolais a franchi un pas important dans la lutte contre l’impunité et la promotion de la justice réparatrice. Ce jeudi 28 août 2025, le plan trimestriel du Programme conjoint d’assistance aux victimes de violences sexuelles et de crimes graves a été officiellement adopté pour les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, deux régions durement éprouvées par les conflits.   Doté d’un financement de 12 millions de dollars américains, ce programme est coordonné par le Fonds national de réparation des victimes (FONAREV), une structure mise en place pour apporter une réponse concrète aux souffrances des survivants. Il prévoit notamment une prise en charge médicale, psychologique, juridique et socio-économique des victimes.   Sur son compte X (anciennement Twitter), Maître Samuel Mbemba, ministre des Droits humains, a salué cette avancée majeure, rendant hommage au Président Félix Antoine Tshisekedi pour son « engagement constant en faveur des droits humains et de la justice réparatrice ». Il a souligné que la création du FONAREV, fruit de cette volonté politique, représente un tournant dans la reconnaissance et l’accompagnement des victimes.   Le ministre a également donné des orientations claires aux acteurs chargés de mettre en œuvre ce programme, insistant sur la rigueur, la transparence et l’écoute des bénéficiaires.   S. Tenplar Ngwadi

RDC – Sud-Kivu : « L’AFC/M23 est notre seul ennemi » déclare le gouverneur Jean-Jacques Purusi, appelant à l’unité après les tensions à Uvira

Alors que des rumeurs faisaient état d’un encerclement de la ville d’Uvira et que des tensions y ont récemment éclaté, le gouverneur de la province du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, a tenu à rétablir les faits ce jeudi 28 août 2025. Depuis Uvira, devenue siège temporaire du gouvernorat après la perte de Bukavu, il a assuré que le calme était revenu, affirmant que les « lignes de front se portent bien ».   Cependant, un drame a assombri la situation. Un incident sécuritaire a fait six morts par balles. Le gouverneur a confirmé ce bilan provisoire et a annoncé l’ouverture d’une enquête pour établir les responsabilités, évoquant une « incompréhension en passe d’être résolue ».   Dans la foulée, un Conseil de sécurité provincial a été convoqué. Y ont pris part : les FARDC, les Wazalendo, les autorités locales, la société civile, ainsi que des organisations de défense des droits humains. Objectif : désamorcer les tensions et éviter de nouvelles violences.   « Nous sommes tous fils et filles du Sud-Kivu. Il est temps de nous unir face au véritable ennemi : l’AFC/M23 », a martelé Jean-Jacques Purusi. Le gouverneur accuse la rébellion de mener une guerre psychologique à travers la désinformation, notamment en diffusant des rumeurs alarmantes pour déstabiliser la population.   S. Tenplar Ngwadi

Sud-Kivu : les Wazalendo reprennent Rugezi après de violents combats contre une coalition pro-M23

Le village de Rugezi, situé dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu, a été repris ce mercredi 27 août 2025 par les combattants Wazalendo, à l’issue d’intenses affrontements contre la coalition armée Twirwaheno–Ngumino–Android Red, alliée à l’AFC/M23.   Selon des sources concordantes locales, les combats, d’une rare intensité, ont duré près de 24 heures. Rugezi, situé à la frontière de la zone sensible de Minembwe, était jusque-là sous le contrôle de cette coalition favorable au M23. « Les affrontements ont opposé les Wazalendo dirigés par un certain Ngoma Nzito à la coalition armée soutenue par l’AFC/M23. Après plusieurs heures d’échanges de tirs, les Wazalendo ont réussi à reprendre le contrôle du village », rapporte un acteur de la société civile sur place.   Dans un communiqué publié dans la foulée, la rébellion de l’AFC/M23 a condamné cette attaque, l’attribuant à une offensive conjointe des Wazalendo et des Forces armées de la RDC (FARDC) dans les hauts plateaux de Fizi. Tout en dénonçant ce qu’elle qualifie de provocation, le mouvement rebelle affirme « rester déterminé à protéger les populations locales ».   La rédaction

Haut-Katanga : À Lubumbashi, la police déclare la guerre aux véhicules sans plaques

À Lubumbashi, la Police nationale congolaise (PNC) a lancé ce mardi 26 août 2025 une opération de grande envergure contre les véhicules circulant sans plaque d’immatriculation. Dirigée par le commissaire divisionnaire Blaise Kilimbalimba, cette initiative vise à renforcer la sécurité dans la capitale provinciale du Haut-Katanga.   Lors d’une mini-parade organisée avec la Police de circulation routière (PCR), le commandant provincial a été clair : plus aucun véhicule non identifié ne sera autorisé à circuler, qu’il appartienne à un civil, un militaire, un policier ou même à un haut responsable du gouvernement provincial. « Nul n’est au-dessus de la loi », a-t-il martelé.   Cette mesure, selon la PNC, s’inscrit dans une stratégie de lutte contre l’insécurité urbaine. Des véhicules non immatriculés sont souvent utilisés pour des actes criminels braquages, agressions ou enlèvements rendant leur traçabilité impossible.   La police invite les conducteurs à se conformer rapidement à la loi, faute de quoi leurs véhicules seront saisis. Cette opération, qui s’inscrit dans un plan plus large de restauration de l’ordre public, ambitionne aussi de restaurer la confiance entre la population et les forces de l’ordre.   Emmanuel Kalasa, Correspondant à Lubumbashi

RDC – Sud-Kivu : Uvira n’est pas encerclée, rassure le gouvernement provincial face aux rumeurs propagées par l’AFC/M23

Alors que des rumeurs persistantes d’un prétendu encerclement de la ville d’Uvira par les rebelles de l’AFC/M23 et leurs alliés suscitent inquiétude et confusion, le gouvernement provincial du Sud-Kivu a tenu à rétablir la vérité. Dans un communiqué officiel publié mardi 26 août 2025, l’exécutif provincial affirme avec fermeté que la situation est sous contrôle.   « L’ennemi alimente de fausses informations sur un prétendu encerclement de la ville d’Uvira. Ce qui est totalement infondé », déclare le porte-parole du gouvernement provincial, Luganywa Bashizi Didier. Le document insiste sur le fait que toutes les lignes de front sont sécurisées par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), avec l’appui des groupes de résistance locale Wazalendo.   Le gouverneur Jean-Jacques Purusi, à travers ce communiqué, appelle la mairie d’Uvira, le commandement de la 33ᵉ région militaire ainsi que les forces Wazalendo à rester vigilants et à ne pas céder à la guerre psychologique menée par les ennemis de la paix.   Cependant, le gouvernement provincial reconnaît que la ville a été secouée ces deux derniers jours par des incidents sécuritaires ayant entraîné des pertes en vies humaines et des blessés. Un accrochage entre des éléments FARDC et Wazalendo a notamment été rapporté à Kamvivira, dans la partie sud d’Uvira, le mardi 26 août.     S. Tenplar Ngwadi