Sommet pour un nouveau pacte financier : « Le taux sur lequel nous nous endettons, nous pays africains, ça n’a rien à voir avec ce qui se fait avec les pays du Nord, c’est deux poids deux mesures » (Sama Lukonde)
Par Egide Ombum
Au cours d’une interview accordée ce vendredi 23 juillet 2023, à nos confrères de la radio Top Congo FM, à Paris, le premier ministre Jean Michel Sama Lukonde a indiqué la nécessité de restructurer le FMI et la Banque mondiale pour lutter efficacement contre la pauvreté dans le monde.
C’est en marge du sommet pour un nouveau pacte financier qui s’est tenu à Paris, en France. Le Chef du gouvernement congolais, ayant pris part à ce sommet, a fait savoir que le FMI et la Banque mondiale n’ont pas réussi leurs missions de soutenir les pays pauvres. En rapport avec la question d’endettement, Jean-Michel Sama Lukonde a déclaré que les pays occidentaux ont plus de privilège que les pays africains.
« Nous devons restructurer. Tout le monde est d’accord que ça n’a pas fonctionné. Donc, il faut revoir absolument le système de fonctionnement, mais surtout assouplir les procédures. Et puis, à côté de cela, on a dit. Ça ce sont des financements qui viennent. Et nous on aimerait les orienter vers le partenariat. On est revenu sur le taux auquel nous nous endettons nous pays africains, la République Démocratique du Congo y compris, ça n’a rien à voir avec ce qui se fait avec les pays du Nord. Donc, c’est un poid, deux mesures. Nous, ça ne nous agrée plus », a lâché le premier ministre congolais.
Jean-Michel Sama Lukonde renseigne que la question de la souveraineté des pays africains dans le choix des projets a été aussi mise sur la table des discussions. « Aujourd’hui, vaut mieux aller vers des projets de partenariat. D’où aussi le besoin d’avoir des investissements privés. Donc, ouvrir cette porte, avoir cette tripartite où les États, bien-sûr, doivent rester souverains sur le choix de leurs projets. Parce que ça aussi c’était un problème », a-t-il rassuré.
Et d’ajouter :
« On vient avec un accompagnement financier. On vous impose des annotations qui sont difficiles à atteindre, ce qui fait que ça fait trainer le projet. On vous impose des agences qui sont supposés vous suivre dans la mise en œuvre du projet avec des lourdeurs qui s’en suivent. Et puis, finalement, on vous impose aussi parfois en tout cas de manière orientée mais obligeante le secteur dans lequel vous devez investir, même si on s’était mis d’accord dès le départ, et même le projet aussi. Donc, les pays se disent aujourd’hui, maintenant nous sommes conscients de nos problèmes. Il faut que nous puissions revenir à notre souveraineté en termes des choix des projets. »
Il convient de noter que ce sommet a duré deux jours, soit du jeudi 22 au vendredi 23 juin 2023. De nombreux Chefs d’États ont participé à ces assises dont la plus part ont soutenu l’idée de suspendre automatiquement les remboursements des dettes en cas des catastrophes naturelles. Rappelons, cependant, que ce sommet avait pour finalité de reformer « en profondeur » la Banque mondiale, le financier mondial créé à l’issue de la deuxième guerre mondiale pour répondre aux urgences économiques des pays pauvres.