« Le problème de notre pays n’est pas d’avoir une nouvelle Constitution, c’est plutôt de respecter celle qui est en vigueur », a déclaré, ce lundi 21 août 2023, Patrick Nkanga, spécialiste en droit public interne.
Le samedi 19 août 2023, le professeur Isidore Ndaywel avait plaidé pour la mise en place d’une nouvelle Constitution en République Démocratique du Congo. Un plaidoyer qui a suscité des vives réactions dans la classe politique.
Patrick Nkanga est le premier à monter au créneau pour s’opposer à cette apologie. Il estime que le problème avec la constitution congolaise existante nécessite pas son remplacement par une autre mais « ne demande qu’à être appliquée intégralement ».
« Le problème de notre pays n’est pas d’avoir une nouvelle Constitution, c’est plutôt de respecter celle qui est en vigueur. Si nous ne la respectons pas, alors qu’elle promeut des valeurs républicaines, humaines et citoyennes appréciables, allons-nous respecter une autre Constitution, car nouvelle ? Cette appréhension des choses est erronée, à mon sens », a-t-il réagi.
Et d’ajouter:
« C’est grâce à cette Constitution qui découle du plus grand Pacte Républicain interne depuis 1960, que nous connaissons cette accalmie institutionnelle depuis 2006, en dépit des critiques que tout le monde peut émettre et ce, à juste titre ».
Les appels au changement de la constitution deviennent de plus en plus fréquents. En mars 2022, un groupe des scientifiques avait formulé une requête à la Cour constitutionnelle relative au changement ou la révision de quelques articles de la Constitution considérée toxique, obsolète et non adaptée aux réalités du moment. Une option partagée à ce jour, par certaines leaders d’opinion qui pensent qu’il faut réaliser des réformes audacieuses indispensables dont l’adoption d’une nouvelle Constitution.
Pourtant de son côté, Patrick Nkanga souligne : « Ce n’est ni la Constitution, ni nos lois qui constituent une pesanteur négative pour notre pays. Le problème, c’est la culture politique ainsi que la classe politique que nous avons ».
Pour ce rapporteur du bureau politique du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), l’homme congolais « doit s’émanciper de la mauvaise appréhension qu’il se fait du service à l’Etat », a-t-il conclu.