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Inondations à Kingabwa : Nager dans les eaux infestées, tel est le prix à payer par les parents pour ramener leurs enfants à l’école 

Grand reportage de Pi Tiem's depuis Kingabwa

Il est 7h de la journée du mardi 9 janvier 2024, deuxième jour de la rentrée scolaire. Valance Kayumba âgé de 79 ans réveille son petit fils pour aller récupérer les équipements scolaires restés dans leurs maison abandonnée à cause des inondations. 

« À cause de cette inondation nous avons abandonné notre maison laissant toutes nos affaires. Et maintenant on doit rentrer là-bas pour récupérer les kits scolaires pour permettre à mon petit rentrer à l’école », explique ce vieil homme.

Ça fait presqu’un mois depuis que Valence Kayumba a quitté sa maison avec sa grande famille. Il habite chez sa belle-sœur avec sa femme et ses trois petits fils.

En chemin, il s’inquiète, car il ne sait pas dans quel état trouvera-t-il sa maison. Mais pour arriver dans son ancien domicile, il doit passer chez son fils, prendre l’argent qui lui permettra de monter sur une pirogue. Le coût revient à 1000 fc « pour un aller-retour ».

« La pirogue est le moyen de transport principal ici. C’est un scénario qu’on ne pouvait pas imaginer. Voir les pirogues flotter sur les avenues, voire même au-dessus des maisons, c’est vraiment triste », regrette-t-il.

Arrivée à l’entrée de l’avenue, le constat est alarmant. Les eaux montent progressivement sous l’œil impuissant de la population du quartier Kingabwa. À quelques mètres, une femme marche dans ce lac artificiel pour s’approvisionner en eau potable.

« Ce qui me préoccupe le plus c’est de voir qu’en cas d’épidémie, nous serons tous contaminés à cause de ces eaux infestées », déplore ce vieil homme qui doit attendre 15 minutes avant de prendre une pirogue.

Après avoir pris la pirogue, Valence Kayumba ne s’attendait pas à voir toute sa maison submerger dans l’eau. De loin, on ne pouvait que percevoir le toit. Mais le pire était à encore à venir.

Courageux, cet homme de 79 ans a utilisé toute sa force humaine pour nager ensemble avec son petit-fils de 16 ans. A l’intérieur, Valance Kayumba constate que sa maison a été visitée avant lui par des cambrioleurs. Déçu d’avoir perdu ses biens ainsi que les uniformes des enfants qu’il venait chercher.

« J’ai réussi seulement à repêcher les cahiers de mes petits-fils, mais tout est parti. Les habits, chaussures, et autres documents importants qu’on avait suspendus sur le toit », se lamente ce vieil homme.

Soulignons que depuis le début de ces inondations, aucune famille n’a été assistée par l’État. Ces inondations sont causées par la montée des eaux du Fleuve Congo. Les experts estiment que les eaux du Fleuve ont atteint une hauteur de près de 6,5 mètres. Une première depuis les années 1962.

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