Face à la grogne grandissante de la population kinoise concernant les embouteillages incessants, le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a apporté une réponse quelque peu surprenante. Lors d’un point de presse jeudi 12 décembre, il a relativisé le problème, affirmant que la congestion routière est un phénomène inhérent aux grandes métropoles, qu’elles soient modernisées ou non.
« Les embouteillages sont une réalité dans toutes les grandes villes du monde », a déclaré Jacquemin Shabani. « Nous sommes une très grande ville, incomparable à d’autres plus petites. Même les villes modernisées connaissent des embouteillages ».
Si le ministre reconnaît l’impact négatif de ces embouteillages sur la vie quotidienne des Kinois complication des déplacements et augmentation du coût de la vie, comme l’a souligné le Président Félix Tshisekedi sa réponse minimise la spécificité du problème à Kinshasa. La capitale congolaise, avec sa population estimée à plus de 17 millions d’habitants et son infrastructure routière limitée (seulement trois boulevards et des routes souvent impraticables ou mal signalisées), subit en effet une congestion particulièrement intense.
Le ministre attribue la situation à un double facteur : le non-respect du code de la route par les usagers et des insuffisances de la part des autorités publiques. Pour pallier ce dernier point, le ministère de l’Intérieur a lancé une campagne, “Le respect des normes”, ciblant les conducteurs qui prennent régulièrement le contresens. Le ministre de l’intérieur a prévenu que cette campagne serait suivie de sanctions sévères.