Ce lundi 6 janvier 2025, l’Église catholique de la RDC se souvient de la disparition de Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi, prêtre congolais et religieux scheutiste (Congrégation du Cœur Immaculé de Marie), décédé le 6 janvier 2007 en Belgique. Nommé archevêque de Kinshasa en 1990, il fut élevé au rang de cardinal en 1991.
Le feu cardinal Etsou s’est distingué par son engagement dans l’amélioration de la situation sociopolitique et économique du pays. Il s’est particulièrement illustré par son implication lors de la crise politique ayant suivi l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila.
Lors de ses nombreuses déclarations politiques, le cardinal Etsou a marqué l’histoire, notamment en prenant le parti de Jean-Pierre Bemba lors de l’élection présidentielle de 2006 et des événements de Kinshasa en août de la même année. Il accusa alors le clan de Joseph Kabila de fraudes. Bien avant la tenue de l’élection présidentielle, au mois d’avril, il avait appelé les Congolais à reprendre leur pays des « mains des étrangers ».
« Vous avez laissé ce pays entre les mains des étrangers qui sont en train de le diviser (…). Nous ne faisons pas de politique (…) L’Église catholique a le devoir de donner un message d’amour, de dialogue et de tolérance en cette période décisive de l’histoire de notre pays », déclarait-il.
La dernière déclaration publique de l’archevêque de Kinshasa remonte au 13 novembre 2006, sur les ondes de Radio France Internationale, juste après le second tour de l’élection présidentielle : « Moi, comme pasteur, je n’accepte pas le mensonge. Malu Malu, en tant qu’abbé, ne peut cautionner le mensonge. Nous voulons, par les urnes, la paix. Nous voulons la paix. » Cette déclaration, faite quelques jours avant le verdict de la Cour suprême de justice déclarant Joseph Kabila vainqueur, avait été diversement interprétée.
Le journal L’Avenir, à l’époque presse pro-gouvernementale, avait qualifié cette sortie médiatique de « manœuvre pour conserver son poste ». Cette déclaration suscita par la suite une réaction de Malu Malu, président de la Commission électorale indépendante, qui précisa les résultats des élections. Il fallut l’intervention de Monseigneur Monsengwo Pasinya, futur archevêque de Kinshasa, pour rétablir l’ordre dans les esprits.
Aujourd’hui, à travers une publication sur le réseau social « X », Fridolin Ambongo, actuel archevêque de Kinshasa, se souvient « avec gratitude et admiration, d’un grand pasteur, toujours proche de son peuple ». Le cardinal lui rend hommage pour son combat pour la paix et la justice, des idéaux auxquels aspire encore aujourd’hui la RDC.