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La République Démocratique du Congo (RDC) a pris une décision radicale en interdisant le survol de son espace aérien à tous les aéronefs immatriculés au Rwanda ou basés dans ce pays. Cette mesure, annoncée ce mardi 11 février par l’Agence Congolaise de Presse (ACP), s’inscrit dans un contexte de guerre d’agression en cours et fait suite à des violences meurtrières qui ont récemment secoué la ville de Goma, faisant au moins 3 000 victimes en l’espace de quatre jours.
Selon une note interne des autorités aéronautiques congolaises, cette interdiction s’applique à tout aéronef civil ou d’État rwandais, ainsi qu’à ceux immatriculés ailleurs mais opérant depuis le Rwanda. « Interdiction formelle de survol et d’atterrissage sur le territoire de la République Démocratique du Congo pour tout aéronef civil ou d’État immatriculé au Rwanda, ou immatriculé ailleurs mais basé au Rwanda, en raison de la situation d’insécurité liée au conflit armé », précise le document cité par l’ACP.
Cette décision intervient alors que les relations entre Kinshasa et Kigali sont particulièrement tendues. Le 8 février, la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) a fermement condamné l’activisme du M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda, et a exigé l’arrêt immédiat de ses offensives ainsi que le retrait des territoires occupés dans la province du Nord-Kivu.
Sur le plan diplomatique, la situation est suivie de près par la communauté internationale. Le 5 février, António Costa, président du Conseil Européen, a révélé avoir échangé avec les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame dans le but de trouver une solution pacifique à la crise sécuritaire qui sévit dans l’est de la RDC.
De son côté, l’Afrique du Sud a réaffirmé son soutien à la RDC le 3 février, malgré les critiques du président rwandais, qui a dénoncé des « distorsions » et des « mensonges » dans l’interprétation du conflit.
Il est également important de noter que la RDC a rejeté, le 25 janvier, une offre de médiation de la Turquie, privilégiant des solutions africaines pour résoudre cette crise complexe.