Devant la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a élevé la voix de la République Démocratique du Congo au rang de conscience collective africaine et mondiale. Son discours ne fut pas une simple intervention diplomatique de circonstance : il a incarné une véritable doctrine géopolitique congolaise, articulant souveraineté, justice internationale et rééquilibrage des rapports Nord-Sud.
Ce message a marqué par sa clarté, sa fermeté et sa portée historique. Il mérite d’être lu et relu, car il trace les contours d’une RDC qui assume désormais sa vocation de puissance régionale et globale.
1. Le courage de nommer l’ennemi tel qu’il est.
Dans l’arène diplomatique, rares sont les chefs d’État qui osent briser le voile de complaisance. Félix Tshisekedi a choisi la voie de la vérité. En dénonçant les manœuvres du Rwanda et le soutien manifeste aux groupes armés de l’Est, il a désigné avec précision la source principale de l’instabilité congolaise.
Cette franchise diplomatique n’est pas de la provocation ; elle est le signe d’une maturité étatique : celle d’un pays qui refuse d’être prisonnier des discours ambigus et qui place la vérité au service de la paix. C’est aussi une manière d’internationaliser le débat sur l’agression dont la RDC est victime, en appelant à la responsabilité collective de la communauté internationale.
2. La RDC, pilier économique et stratégique du monde.
En évoquant la question des minerais stratégiques — cobalt, lithium, coltan —, le Président a replacé la RDC au centre de la dynamique mondiale de la transition énergétique et numérique. Loin des logiques de prédation qui ont marqué le passé, Félix Tshisekedi a rappelé que le Congo doit désormais être perçu comme un partenaire souverain et incontournable de l’économie mondiale.
Ce message est capital : il projette la RDC non plus comme une périphérie exploitée mais comme un acteur stratégique sans lequel l’avenir de l’humanité serait compromis. Il s’agit d’un renversement paradigmatique : le pays n’est plus spectateur de sa richesse, il en devient le régulateur.
3. Le plaidoyer pour la réforme du Conseil de sécurité et la place de l’Afrique.
L’un des passages les plus forts de son allocution fut sans doute le plaidoyer pour une réforme structurelle du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Président Tshisekedi a dénoncé l’archaïsme d’une organisation internationale qui continue d’exclure l’Afrique des sphères décisionnelles.
Il a exigé que le continent obtienne non seulement des sièges permanents et non permanents, mais que ces sièges disposent des mêmes prérogatives, y compris le droit de veto, que les membres actuels. Ce positionnement audacieux marque une rupture : il ne s’agit pas de quémander une place symbolique, mais de revendiquer une égalité institutionnelle fondée sur la réalité géopolitique du XXIᵉ siècle.
En cela, Félix Tshisekedi s’affirme comme un leader panafricain qui comprend que l’avenir du Congo est inséparable de celui de l’Afrique.
4. Le devoir de mémoire : le « génocide silencieux ».
En convoquant la mémoire des millions de Congolais morts et déplacés depuis trois décennies, le Président a opéré un acte diplomatique majeur : il a nommé le drame congolais comme un « génocide silencieux », ou Genocost.
Ce concept, à la fois politique et mémoriel, a une portée universelle. Il oblige la communauté internationale à cesser d’ignorer le prix humain payé par le Congo pour son appartenance au club des nations riches en ressources stratégiques. Tshisekedi fait ainsi du Congo une victime exemplaire dont la souffrance interpelle la conscience mondiale, tout en refusant de se complaire dans le statut de victime : le Congo appelle à la justice et à la réparation.
5. Une stature internationale affirmée.
Au-delà du contenu, la forme du discours mérite attention. Le ton ferme, le vocabulaire maîtrisé, la structuration des arguments : tout dans cette intervention traduisait une diplomatie affirmative et crédible.
Hier, à l’ONU, le Congo ne s’est pas présenté comme un État quémandeur ou marginal. Il a parlé comme une nation consciente de son rôle historique, déterminée à assumer sa vocation de puissance stabilisatrice, porteuse d’un projet à la fois national et universel.
Ce discours inscrit Félix Tshisekedi dans la lignée des grands tribuns africains — de Nkrumah à Mandela — qui, chacun à leur époque, ont su élever la voix africaine au rang de message universel
En Conclusion : un discours fondateur pour le Congo et pour l’Afrique.
Cette intervention restera comme un moment fondateur du quinquennat Tshisekedi. Elle projette la RDC comme une puissance qui ne quémande plus mais qui exige, qui ne subit plus mais qui oriente. Elle offre aux Congolais un récit national de dignité et de fierté, tout en donnant à l’Afrique une voix forte et structurée dans le concert des nations. À travers ce discours, Félix Tshisekedi a rappelé que le destin du Congo ne se limite pas à ses frontières : il est indissociablement lié à l’avenir du continent africain et, au-delà, à l’équilibre du monde. C’est le Congo éternel qui a parlé hier, et c’est toute l’Afrique qui a été entendue.
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