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Le raccommodage des chaussures : un métier négligé qui assure pourtant le quotidien des Kinois 

Par Gloire Malumba

« Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens », dit-on. De nos jours, avec la situation socio-économique inquiétante caractérisée notamment par la pauvreté accrue et le taux chômage élevé, beaucoup de jeunes kinois ont décidé de se lancer dans le raccommodage des chaussures.

C’est le cas de certains jeunes rencontrés, ce mardi 04 juillet, au Rond-point UPN, dans la commune de Ngaliema, à l’Ouest de Kinshasa. Se confiant à congopresse.net, ces jeunes communément appelés « bambisa lipapa » ont indiqué qu’ils assurent leur survie grâce à ce métier.

« Le but pour lequel je fais ce travail de raccommodeur de souliers et cireur, c’est pour sauver ma vie, je n’ai pas voulu voler ou soit devenir bandit urbain (kuluna) comme font d’autres jeunes de ma génération. J’ai trois enfants et une femme que je gère à la maison que je loue. C’est toujours à partir de ce travail que je parviens à payer le loyer et à prendre en charge ma famille », a livré un de ces jeunes raccommodeurs qui a requis l’anonymat.

Malgré de nombreuses critiques et des dénigrements qu’ils subissent au quotidien, ces jeunes se montrent par ailleurs déterminés à exercer leur métier en vue de répondre à leurs exigences familiales estimant que c’est la seule option pour eux de subvenir à leurs besoins dans un pays où les emploies sont difficiles à trouver.

« Je suis diplômé d’État depuis 1992, je fus enseignant de l’école primaire, j’ai fais 17 ans de carrière. Mais, vu d’autres paramètres, j’ai dû arrêter, vu le salaire que je touchais chaque fin du mois était vraiment insignifiant par rapport à mes charges. C’est la raison pour laquelle je fais ce travail depuis un temps, malgré les dires et critiques des gens pour venir en aide à mon foyer. Je scolarise mes progénitures ici, et je paye également le loyer. A la place d’attendre l’embauche à la maison, je me suis décidé de faire ce travail », nous confie un autre jeune raccommodeur.

En outre, ces savetiers ont lancé un vibrant appel aux jeunes qui se livrent dans le phénomène Kuluna de les emboîter les pas en vue de devenir utiles dans la société.

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