
La démission du Ministre d’État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, prend une tournure explosive avec la publication de la lettre intégrale adressée au Président de la République. Au-delà du bilan des réformes, Constant Mutamba Tungunga dénonce un « complot politique » qu’il lie directement à l’agression rwandaise et aux efforts de l’AFC/M23 pour déstabiliser le pays.
Dans des termes accusateurs, le Ministre affirme avoir été victime d’un « coup de poignard dans le dos » au moment même où il était engagé dans des poursuites contre de « hauts responsables de l’AFC/M23 ». Il dénonce un plan orchestré depuis Kigali, exécuté par des Congolais, visant à « freiner cet élan de réformes et de patriotisme ». Selon lui, ce complot ne vise pas sa personne, mais cherche à « désorganiser la riposte gouvernementale face à l’agression rwandaise et à bloquer toutes les réformes internes en cours ».
Constant Mutamba révèle également avoir échappé à plusieurs tentatives d’empoisonnement et d’élimination physique. Il accuse des « réseaux mafieux », y compris ceux « infiltrés au service de nos ennemis », d’avoir réussi à l’humilier en raison de son engagement.
« Je n’ai jamais compromis mes valeurs et je ne le ferai pas. Je n’ai pris aucun dollar de l’État », affirme le Ministre avec force, soulignant son intégrité et sa loyauté envers le Chef de l’État. Il promet de ne pas abandonner le combat pour une justice juste et équitable, débarrassée de toutes les tares actuelles, et pour la lutte contre les envahisseurs.
Sa démission, dit-il, est une décision républicaine, prise dans le respect de la Constitution et des lois du pays, pour faire face à ce « complot politique » dont se revendiquent le Ministre rwandais des Affaires étrangères et les responsables de l’AFC/M23, dont l’objectif ultime est d’obtenir son « élimination physique ».
Cette démission fracassante, accompagnée d’accusations graves, ouvre une nouvelle crise politique en RDC, au moment où le pays est confronté à de nombreux défis, notamment l’insécurité persistante dans l’Est et les enjeux liés à la prochaine élection présidentielle. Les allégations du Ministre Mutamba Tungunga ne manqueront pas de susciter de vives réactions et d’alimenter les tensions diplomatiques avec le Rwanda.