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RDC: Les six (6) erreurs fatales de Vital Kamerhe qui l’ont conduit en prison ! (Tribune de Salva Mbele Kalubi)

Par Lelo GP

 

Il sied de noter qu’en Afrique centrale, la séparation des pouvoirs reste une utopie loin de la réalité. les pouvoirs exécutifs, ou mieux les chefs d’Etat africains ont toujours tendance à manipuler la justice à souhait. c’est pour dire qu’en Afrique la justice reste l’instrument au service de la politique. Le présidentialisme du type africain rend le principe de séparation des pouvoirs inopérant.
A cet ordre d’idée, la RDC ne déroge pas à la règle. Cela étant, on ne peut jamais arrêter le directeur de cabinet d’un chef d’Etat africain sans la bénédiction ou l’autorisation préalable de ce dernier (chef de l’État). Vital Kamerhe serait lui même à la base ou la cause de sa condamnation par manque de la lucidité et l’ivresse du pouvoir. Il a eu à commettre dès le début beaucoup d’erreurs à temps et à contretemps qui ne lui ont pas permis de prolonger ses jours au palais de la nation. Parmi ces multiples erreurs, nous avons identifié six (6) qui sont considérées selon nous comme les plus fatales dont :
1. *Accepter de d’être le directeur de cabinet du chef de l’État* (son partenaire) : en effet, dans sa posture du présidentiable et potentiel adversaire du président de la République, C’était une grosse erreur pour monsieur Vital Kamerhe d’accepter d’être le directeur de cabinet de chef de l’État, soit il devrait renoncer à ses ambitions présidentielles pour se mettre à l’abri. Il ferait mieux de rester en dehors des institutions tout en restant président de son parti union pour la nation congolaise (UNC) et coordonnateur de la coalition cap pour le changement qui a amené le chef de l’État au pouvoir. à ce titre, il serait le principal négociateur de cette plateforme présidentielle et celui qui gérerait le quota du Cach par rapport au partage des responsabilités au niveau du gouvernement ou des entreprises publiques, il aurait gagné en charisme et au respect vis à vis de ses partenaires de l’UDPS et ça lui éviterait la haine de ses détracteurs. En tant que leader ayant un ancrage sociologique important, c’était une erreur stratégique de sa part ;
2. *Se comporter en futur chalanger du chef de l’État* : Robert Greene dans son ouvrage intitulé les 48 lois du pouvoir, avait recommandé aux ambitieux de dissimuler leurs intentions, il l’a explicité en disant, je cite: maintenez votre entourage dans l’incertitude et le flou en ne révélant jamais le but qui se cache derrière vos actions. S’ils n’ont aucune idée de ce que vous prévoyez, il ne pourront pas préparer la défense. Guidez-les assez loin dans une autre direction, enveloppez-les d’un écran de fumée et quand ils perceront à jour vos desseins, il sera trop tard. Fin de citation. (Voire les 48 lois du pouvoir de Robert Greene, 3e loi) donc celui qu’on a surnommé le pacificateur jusqu’au bout n’a pas pu intérioriser cette dimension stratégique du pouvoir. Une erreur fatale qui ne lui a pas pardonné ;
3. *Se comporter en coach en lieu et place de rester subalterne* : toujours dans le même ouvrage ( 48 lois du pouvoir) Robert Greene nous recommande de ne jamais surpasser le maître. Pour lui (Robert Greene), ceux qui sont au dessus doivent se sentir largement supérieurs, il l’explique en ces termes : dans votre désir de leur plaire et de les impressionner, ne vous laisser pas entraîner à faire trop étalage de vos talents ou vous pourriez obtenir l’effet inverses: les déstabiliser en leur faisant de l’ombre. Faîtes en sortes que vos maître apparaissent les plus brillants qu’ils ne le sont et vous enteindrez les sommets du pouvoir (48 lois du pouvoir de Robert Greene, 1ère loi). Une fois de plus, le tout puissant directeur de cabinet n’a pas pu obtempérer à cette première loi du pouvoir de Robert Greene, il apparaissait toujours plus doué que le président de la République, plus stratège, plus intelligent, tout ce que le président entreprenait comme démarche venait de lui, c’est lui l’émanation de toutes les bonnes initiatives de chef de l’État, comme si ça ne suffisait pas, on lui a même surnommé faiseur des présidents par ses partisans. Une autre erreur fatale qu’il devrait éviter pour ne pas tomber dans le piège de ses adversaires ;
4. *Se substituer en liquidateur et ordonnateur de la République en lieu et place de ministre du budget et celui ayant les finances dans ses attributions:* quelques heures après l’investiture du président de la République, monsieur Vital Kamerhe en sa qualité de directeur de cabinet du président de la République, a signé un communiqué qui a neutralisé tous les ministres en fonction. A daté de ce jour, aucune dépense ne pouvait être engagée sans l’avis favorable du tout puissant Direcab, alors que selon la lui et les us et coutumes du fonctionnement des institutions en RDC, les fonctions de liquidateur font partie des prérogatives du ministres ayant le budget dans ses attributions et le ministre des finances reste l’ordonnateur principal. En confisquant ces différentes prérogatives légales de ces ministres, le président de l’UNC était entrain de creuser sa propre tombe sans pourtant le savoir ;
*5. La tendance à se considérer comme co-président de la République en lieu et place de rester administratif* : En effet, lors d’une interview sur top Congo FM, le pacificateur jusqu’au bout a en son temps affirmé haut et fort qu’ils étaient entrain de co-gerer le pays avec le chef de l’État, hors en réalité un directeur de cabinet n’est pas un co-gestionnaire de la République, il est plutôt au service de son chef et doit normalement rester dans l’ombre comme c’est le cas ailleurs. Qui connait le Direcab du président Kagamé au Rwanda? Comment s’appelle le Direcab du président Sassou au Congo? Ou encore celui du président Macky Sall du Sénégal ? C’est difficile que ces derniers soient connus par le commun de mortel, ils sont restés dans l’ombre et c’est leurs chefs qui règnent en maîtres. Le président ne partage donc pas son pouvoir avec un membre de son cabinet (directeur de cabinet soit-il)
6. *Accepter d’être le coordonnateur de projet 100 jours* : nous sommes sans ignorer que la principale raison qui a conduit monsieur Vital Kamerhe en prison c’est le fait pour la justice de le rendre coupable de détournement des deniers publics destinés à la réalisation des travaux dans le cadre du projet 100 jours de chef de l’État, dans son volet construction des maisons préfabriquées. S’il était prudent, il chargerait une autre personne qu’il pourrait bien gérer en informel en donnant juste des injonctions comme le font beaucoup de stratèges dans le monde politique, malheureusement il a manqué de la lucidité et a péché par des stratagèmes inopérants. Cela ne lui a pas permis de prolonger son séjour au palais de la nation.
Machiavel le peur de la science politique moderne a recommandé aux princes d’éliminer tous les gens qui les ont amené au pouvoir !
Voilà donc selon nous, les six erreurs fatales commises par Monsieur Vital Kamerhe qui l’ont conduit en prison. Au-delà des aspects juridiques soulevés dans ce dossier, les esprits éveillés savent que ce procès est éminemment politique, monsieur Vital Kamerhe étant lui même l’acteur principal de cette situation. Sa condamnation étant Politique, son acquittement aussi n’aura rien avoir avec la justice, il sera donc très naïf de penser que c’est fini pour lui, la politique étant le monde du possible. Monsieur Kamerhe peut rebondir à tout moment après s’être recroquevillé.
Si vous n’avez pas encore assisté aux obsèques d’un homme politique, ne le considérez pas mort. Dit-on.
# Salva Mbele Kalubi, assistant des universités et chercheurs en science politique !

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