Les deux figures majeures de l’opposition congolaise, Martin Fayulu et Moïse Katumbi, se sont rencontrées le samedi 7 décembre à Genval, une localité située dans la commune belge de Rixensart. Bien que tenue dans la discrétion, cette rencontre a été évoquée dans une vidéo par Prince Epenge, communicateur de la coalition d’opposition « Lamuka« . Il y revient sur ce tête-à-tête entre le président du parti Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDE) et celui d’Ensemble pour la République.
« La rencontre de ce samedi à Genval dépasse les ambitions politiques des uns et des autres. Aujourd’hui, en 2024, les leaders de l’opposition ont décidé de rassembler toutes les forces sociales et politiques de la nation, ainsi que l’ensemble du peuple congolais, pour faire partir Félix Tshisekedi et l’empêcher de conduire le Congo vers une possible balkanisation. Ils veulent lui signifier qu’il n’y aura pas de troisième mandat », déclare Prince Epenge.
Ce rapprochement significatif entre les deux opposants est perçu comme un événement marquant par l’opinion publique congolaise. Moïse Katumbi, en exil depuis septembre dernier en raison de tensions politiques avec le président Félix Tshisekedi, a choisi un lieu hautement symbolique pour cette rencontre. En effet, Genval est également le lieu où, en 2016, une grande coalition de l’opposition menée par Étienne Tshisekedi s’était formée contre le régime de l’ex-président Joseph Kabila.
Depuis que Félix Tshisekedi a évoqué, début octobre, sa volonté de réviser la Constitution, cette initiative a suscité des réactions vives. Elle est perçue comme une tentative de prolonger son mandat présidentiel. Cette intention, largement médiatisée, a été rejetée par des organisations de la société civile et par les partis politiques d’opposition.
En novembre dernier, les grandes figures de l’ECIDE (Martin Fayulu), d’Ensemble pour la République (Moïse Katumbi) et du PPRD (Joseph Kabila) ont signé une déclaration commune. Ce document rejetait catégoriquement toute initiative visant à modifier la Constitution. Ce texte marquait un premier pas vers une coordination plus étroite entre ces forces politiques, qui voient dans ce projet de révision constitutionnelle une démarche dangereuse pouvant ramener la RDC à une 4e République.
