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Société : La population de Masina lance un cri d’alarme face à l’érosion dévastatrice à Mapela

Par Crispin Mutelembe

Nous sommes à Mapela, l’un des quartiers les plus animés de la commune de Masina, à l’Est de la ville province de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.

Ce quartier compte plusieurs places commerciales, quelques centres de formation professionnelle, des églises et établissements privés et publics.

Depuis plus de trois ans, les habitants des avenues Inzia I, II et Yasa, situées à quelques mètres de la voie ferrée de la Société Congolaise de Transports et des Ports (SCTP) vivent dans l’incertitude quant à leur avenir. En effet, une avancée d’érosion causée par les eaux pluviales et le débordement de la rivière Tshianga pendant la saison des pluies menace cette zone spécifique.

La situation actuelle est dangereuse pour la population. Par peur d’être surpris par des pluies durant la nuit, certaines familles ont abandonné leurs maisons pour trouver refuge ailleurs. D’autres sont restées sur place en vue de protéger leurs terres, faute de logement disponible.

« Je suis né et j’ai grandi dans ce quartier. J’ai vu cette érosion se développer depuis ses débuts. Nous avons sollicité l’aide de l’État dès le début, mais il n’a pas réagi à nos appels. Regardez maintenant où nous en sommes ! Cette situation menace notre sécurité et surtout lorsqu’il pleut la nuit. Nous restons tous éveillés jusqu’au lever du jour et après chaque catastrophe, nous réalisons que nous avons perdu des biens importants. Personnellement, j’ai perdu ma carte d’identité lors des inondations causées par l’érosion sous la pluie », a déploré Monsieur Tieme Bikili, un natif du quartier Mapela.

En outre, les habitants de cette zone se sentent désormais exclus et estiment ne pas mériter le soutien du Gouvernement congolais.

« Notre seul espoir pour le moment repose sur l’Onatra. Nous espérons que lors de la réhabilitation de la voie ferrée, cette érosion sera stoppée et nous pourrons enfin vivre en paix, sans craindre d’être réveillés un jour par cette menace », a déclaré une habitante du quartier.

« Cet endroit a été maintes fois filmé par les médias, en particulier lors des inondations. Des députés sont même passés ici et nous ont promis de résoudre ce problème, mais malheureusement, nous n’avons eu aucune suite de leur part », a-t-elle ajouté avec regret.

Par ailleurs, cette érosion affecte une partie de la voie ferrée. Les rails sont maintenant dans un état pitoyable. Ce qui préoccupe les parents dont les enfants empruntent cette route pour se rendre à l’école.

« Au début de cette érosion, cette portion de chemin de fer était le seul moyen sûr pour nous de traverser vers l’autre côté. Regardez maintenant son état actuel ! Nous avons des enfants qui vont à l’école de l’autre côté et avec l’état déplorable du rail, comment pouvons-nous être tranquilles en pensant qu’ils doivent passer par là », explique Maman Louise, une autre habitante du quartier.

Hormis ce constat, il est malheureux de constater que cet endroit est devenu un dépotoir pour les habitants. Selon la population, jeter des déchets sur cette zone permet de renforcer le sol et ralentir la progression rapide de l’érosion, même si cela expose leur santé à diverses maladies.

« Si nous avons encore un moyen limité de circuler sur cette route, c’est grâce aux initiatives des jeunes du quartier qui se sont engagés à placer des sacs et nous contribuons également avec une cotisation de 500Fc ou 1000Fc par parcelle pour les soutenir. Cependant, étant donné que ce n’est pas toujours suffisant, nous sommes parfois obligés d’utiliser les déchets pour renforcer le sol, même si cela perturbe notre vie quotidienne », a exprimé Maman Sophie, elle aussi habitante de Mapela.

Affectée par cette situation alarmante, la population locale lance un appel pressant aux autorités pour qu’elles prennent en considération leurs revendications. Les habitants de Mapela craignent de nombreuses catastrophes qui pourraient encore survenir durant la saison pluvieuse qui a déjà fait ses annonces.

« La seule chose que nous demandons à l’État, c’est de résoudre notre problème. Nos vies sont en danger et nous n’avons nulle autre part où aller », a conclu Chico, un jeune habitant du quartier.

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