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[Tribune] : « Retour en arrière avec la levée du moratoire sur la peine de mort »

Par Cordey Mayasi, journaliste

Le Conseil Supérieur de la Défense de la République démocratique du Congo a récemment recommandé la levée du moratoire sur la peine de mort, suscitant des inquiétudes quant à la régression des droits de l’homme dans le pays de Kimpavita, Kimbangu et Lumumba.

Une proposition faite lors de la réunion du Conseil Supérieur de La Défense du 5 février dirigée par le président de la République Felix Antoine Tshisekedi, est préoccupante à plusieurs égards.

*Une situation aberrante qui va plonger notre pays dans un rétropédalage malsain en matière judiciaire qui va renvoyer le pays à l’antiquité.*

La proposition de réintroduire la peine de mort, principalement pour les militaires accusés de trahison, soulève des questions fondamentales sur la justice et l’humanité. Alors que le monde progresse vers l’abolition de la peine capitale, la RDC semble faire des pas en arrière, adoptant une mesure qui évoque des temps plus sombres de l’histoire.

Ce qui est particulièrement troublant, c’est le contraste apparent entre cette politique et la présence de figures politiques au sein du gouvernement, dont certaines ont été pardonnées pour des actes similaires dans le passé. Il est difficile de ne pas noter l’hypocrisie qui règne alors que des personnalités impliquées dans des épisodes douteux de l’histoire récente occupent des postes de pouvoir et semblent promouvoir une politique de deux poids, deux mesures.

Parmi ces figures controversées, on retrouve l’actuel vice-premier ministre de la Défense, rappelant l’amnésie sélective du gouvernement en matière de justice. Comment peut-on sérieusement envisager d’appliquer la peine de mort tout en laissant impunis certains individus responsables d’actes tout aussi graves dans le passé ?

En cette ère du 21e siècle, où la tendance mondiale est à l’abolition de la peine de mort, la RDC risque de s’isoler en adoptant une approche aussi draconienne. Plutôt que de favoriser la réconciliation et la construction d’une nation pacifique, cette mesure risque de semer la division et d’encourager une culture de la vengeance.

Il est impératif que la RDC reconsidère cette décision et s’engage sur la voie de la modernité en respectant les normes internationales des droits de l’homme. Les citoyens méritent une justice équitable, dépourvue de compromis et exempte d’hypocrisie. La levée du moratoire sur la peine de mort est une régression inacceptable qui appelle à une réflexion approfondie sur les valeurs fondamentales du pays.

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