À Kinshasa, mégalopole de plus de 17 millions d’habitants, les embouteillages se transforment chaque jour en calvaire pour des millions de Congolais. Confronté à cette crise urbaine persistante, le président Félix Tshisekedi a évoqué, lors de la 59ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 19 septembre à la Cité de l’Union africaine, la possibilité de faire appel à l’armée pour épauler la police de circulation.
Cette proposition inédite intervient dans un contexte où la mobilité devient un défi majeur pour le fonctionnement quotidien de la capitale. Près de cinq millions de personnes s’y déplacent quotidiennement, dans une ville dont les infrastructures routières peinent à suivre l’expansion démographique. Routes dégradées, insuffisance de transports publics et incivisme généralisé participent à l’asphyxie du trafic.
Le chef de l’État a qualifié la situation de « véritablement insoutenable pour les Congolais » et justifie l’implication de l’armée par la nécessité de restaurer l’ordre et la discipline sur la voie publique.
Dans la rue, les réactions sont partagées. Certains habitants dénoncent un aveu d’échec : « C’est le signe que la police a perdu tout contrôle. Il faut investir dans sa réforme, pas juste remplacer ses fonctions », estime un automobiliste kinois. D’autres pointent du doigt le comportement des agents de roulage, souvent accusés de corruption et de harcèlement.
À l’inverse, certains citoyens saluent cette mesure et espèrent une amélioration rapide. « L’armée inspire encore le respect. Sa discipline peut aider à remettre de l’ordre dans cette pagaille », soutient un résident du quartier Kintambo.
Mais pour de nombreux observateurs, la solution passe avant tout par des réformes structurelles. « Le problème est profond. Il faut agrandir les voies, planifier des routes secondaires, mettre en place un système de transport public efficace et surtout moderniser la gestion de la circulation », avertit un urbaniste.
Un projet de métro urbain baptisé *MetroKin*, annoncé il y a quelques années par les autorités, reste à l’heure actuelle sans échéance concrète.
En attendant, l’hypothèse d’un appui militaire à la régulation du trafic reste en débat et soulève une question essentielle : faut-il militariser la circulation pour remettre Kinshasa en mouvement ?
La rédaction
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