Alors que l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) reste en proie à la violence, les négociations entre le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23 connaissent un nouveau coup dur. Initialement prévues cette semaine à Doha, sous l’égide du Qatar, les discussions sont repoussées à la semaine prochaine, jetant un voile d’incertitude sur l’avenir du processus de paix.
Ce report, le dernier d’une longue série, alimente les inquiétudes quant à la capacité des parties à surmonter leurs divergences et à instaurer une paix durable dans la région. Si les raisons officielles de ce report n’ont pas été divulguées, des sources proches des pourparlers indiquent que l’objectif de ce nouveau round, surnommé “Doha 6”, est de finaliser le mécanisme de cessez-le-feu et de progresser vers la signature d’un accord de paix global.
Doha 6 : l’espoir d’une percée s’amenuise
“Des réunions de travail entre les délégations du gouvernement de la RDC et du M23 débuteront au Qatar la semaine prochaine. L’objectif est de finaliser le mécanisme de cessez-le-feu et de progresser vers un accord de paix global, en s’appuyant sur les progrès réalisés lors des cycles précédents et suite à la signature de la Déclaration de principes en juillet”, a rapporté nos confrères d’ACTUALITE CD.
Ces pourparlers réuniront des partenaires internationaux clés, témoignant du soutien régional et international au processus. “L’engagement et le soutien continus de toutes les parties prenantes seront essentiels pour garantir des progrès tangibles. En tant que pays hôte, les Qataris continueront de coordonner les discussions et d’apporter un soutien logistique”, a ajouté la même source.
Échange de prisonniers : un premier pas timide
Les précédentes discussions à Doha, en août, avaient abouti à la signature d’un mécanisme d’échange de prisonniers, perçu comme une étape importante vers l’instauration d’une paix durable. Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) est censé jouer un rôle central dans ce dispositif, en tant qu’intermédiaire neutre pour l’identification, la vérification et la libération sécurisée des détenus des deux camps.
Malgré le soutien des États-Unis, qui ont remercié le Qatar pour son implication aux côtés du CICR, et exhorté les parties à “profiter de cette dynamique pour progresser davantage vers la conclusion d’un accord de paix définitif”, la mise en œuvre de ce mécanisme tarde à se concrétiser.
Les désaccords persistent et les violences continuent
Le ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Guillaume Ngefa, a souligné la rigueur du processus d’échange des prisonniers, précisant que le critère d’exclusion s’appliquera à ceux qui sont à la base des violations du droit international.
Parallèlement aux négociations, les processus de paix entre la RDC et le Rwanda connaissent également des retards et butent sur des désaccords de fond, notamment sur le rôle du M23, le soutien présumé du Rwanda et la responsabilité de neutraliser les FDLR. La date fixée pour le lancement du “Concept des opérations”, le 1er octobre, n’a pas été respectée.
La méfiance persiste entre Kinshasa et Kigali, et les violents affrontements entre la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda, et les FARDC, appuyées par les miliciens wazalendo, continuent de ravager le terrain, compromettant davantage les perspectives de paix dans la région.
S. Tenplar Ngwadi
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