La scène est poignante. Ce vendredi, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République Démocratique du Congo, a foulé la terre calcinée du quartier Delvaux, dans la commune de Ngaliema, à Kinshasa. Sa visite, une réponse directe à l’incendie dévastateur qui a ravagé, le week-end dernier, une cinquantaine d’ateliers d’ébénisterie et six habitations.
Accueilli par une jeunesse désespérée, le chef de l’État a pu constater l’ampleur du sinistre qui s’est déclaré dans la nuit du 11 au 12 octobre. Si l’incendie n’a fort heureusement fait aucune victime, les conséquences matérielles sont désastreuses. Le feu a englouti le matériel de travail, les stocks de bois et des meubles finis, laissant derrière lui un paysage de désolation.
L’origine de l’incendie reste, à ce jour, une source de vives controverses. Les menuisiers pointent du doigt une résidence voisine, supposée être à l’origine du départ de feu en raison d’un raccordement électrique défaillant. Les résidents du quartier, quant à eux, rejettent catégoriquement cette version et imputent la responsabilité aux tenanciers des ateliers.
Face à ce champ de ruines, le Président Tshisekedi a pris le temps d’écouter les doléances des représentants des sinistrés. Avant de promettre une étude approfondie de la situation, il a souligné la nécessité d’identifier les causes profondes de cet incendie et de mettre en place des mesures pour prévenir de futures catastrophes.
Ce sinistre est d’autant plus préoccupant qu’il s’agit du deuxième incendie majeur en l’espace de trois ans qui frappe les ateliers de Delvaux. Ces ateliers, véritables plaques tournantes de la fabrication de meubles en bois local, abritent près d’un millier de jeunes artisans. Sur la route Matadi, plus de 100 ateliers de fortune jouxtent le quartier résidentiel « Météo », la moitié ayant été réduits en cendres par le feu.
La situation est d’autant plus complexe que les relations entre les menuisiers et les propriétaires des habitations sont historiquement tendues, chacun revendiquant des droits sur le terrain.
Présent lors de cette visite présidentielle, le Gouverneur de la ville de Kinshasa a affirmé sa détermination à régler définitivement ce litige foncier, une promesse d’apaisement et d’une solution durable pour les artisans de Delvaux, dont l’avenir reste suspendu à cette résolution. La question demeure : comment concilier le développement économique de ces ateliers avec les préoccupations et les droits des riverains ? La réponse, attendue avec impatience, pourrait bien redéfinir le paysage de Delvaux.
S. Tenplar Ngwadi
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