Le Fonds forestier national (FFN), est aujourd’hui au centre d’une vive controverse. Selon des sources internes, des actes posés par l’ancienne direction générale soulèvent de sérieuses interrogations sur le respect des normes juridiques, administratives et financières, en pleine période de transition. La société civile, par la voix du Collectif CSCBGP, exprime son indignation face à ces dérives qui entachent la gouvernance de cette institution censée être exemplaire.
Malgré la publication de l’Ordonnance n°25/279 du 28 octobre 2025, qui nomme un nouveau comité de gestion, l’équipe sortante continue d’agir comme si elle était encore en fonction. Deux faits particulièrement graves sont dénoncés : l’instruction de travaux de peinture dans les bureaux du FFN et la tentative de décaissement anticipé de fonds publics. Ces actes, posés en dehors de tout cadre légal, constituent une violation manifeste des règles de gestion publique.
Le premier point concerne une instruction émanant du “directeur de cabinet” du DG sortant, demandant le renouvellement de la peinture dans son cabinet de travail. Or, cette fonction n’existe pas dans l’organigramme légal d’un établissement public selon la Loi n°08-009. Elle est propre aux structures politiques comme la présidence ou les ministères. Toute décision prise par une autorité non reconnue est juridiquement nulle et constitue un détournement de procédure.
Le deuxième point est l’abus de pouvoir du DG sortant, qui outrepasse le régime des affaires courantes. Ce régime transitoire ne permet que la gestion minimale pour assurer la continuité du service. Or, les travaux de peinture ne relèvent pas de l’urgence administrative. Ils sont une dépense d’investissement qui doit être décidée par la nouvelle Direction. En agissant ainsi, l’ancienne équipe engage illégalement l’avenir du FFN sans l’aval du comité nouvellement nommé.
La société civile alerte également sur une tentative de paiement anticipé des indemnités de sortie et arriérés de salaires de l’ancienne direction. Ces décaissements ne peuvent être effectués qu’après la signature du procès-verbal de remise et reprise (PV R&R), document sacré en matière de transparence et de reddition des comptes. Sans ce PV, toute opération financière est irrégulière et expose l’institution à des risques de malversation.
Le PV R&R, établi en présence du ministère de tutelle et d’un auditeur, permet de dresser l’état réel des finances, des actifs et des passifs. Il est la seule garantie que les fonds publics soient utilisés de manière responsable. En l’absence de ce document, toute tentative de vider la caisse du FFN est assimilable à une mauvaise gestion, voire à un acte de prédation financière.
Face à cette situation, le Collectif CSCBGP exige l’arrêt immédiat de toute instruction liée aux travaux de peinture, ainsi que l’interdiction formelle de tout décaissement en faveur de l’ancienne direction. Il appelle à une intervention urgente de l’Inspection générale des finances (IGF) et du ministère de l’Environnement pour encadrer la passation de services et faire respecter l’Ordonnance présidentielle.
La Rédaction
Partager :
- Click to share on X (Opens in new window) X
- Click to share on Facebook (Opens in new window) Facebook
- Click to share on LinkedIn (Opens in new window) LinkedIn
- Click to share on WhatsApp (Opens in new window) WhatsApp
- Click to share on Telegram (Opens in new window) Telegram
- Click to print (Opens in new window) Print

