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Dénis Mukwege sur la justice transitionnelle : « le Président de la République n’apparaît pas sensible aux massacres de l’Est en nommant 2 ex-chefs de guerre au rang de ministre et VPM »

Par Egide Ombum

Dans une déclaration faite, en début de ce mois d’août 2023, le prix Nobel de la paix 2018, Dénis Mukwege, a réitéré son plaidoyer pour l’obtention d’une justice holistique en faveur des victimes des massacres commis durant ces dernières décennies en vue, dit-il, de « parachever la transition entre la dictature et la démocratie, la guerre et la paix ».

Dans cette même logique, Denis Mukwege accuse le Chef de l’État d’être insensible aux atrocités de sa population de l’Est et de continuer à nommer des anciens rebelles aux hautes fonctions du pays.

« Le Président n’apparaît pas sensible au respect du principe de cohérence, lui qui a, entre autres, profité du dernier remaniement du gouvernement en mars 2023 pour nommer 2 ex-chefs de guerre au rang de Ministre et Vice-Premier Ministre, après avoir désigné, deux ans plus tôt, soit le 7 août 2021, un ancien cadre du Rassemblement Congolais pour la Démocratie et chef d’une milice, l’Alliance de Libération de l’Est du Congo (ALEC) proche du M23 et du Rwanda, au poste de coordinateur national du Programme National de Démobilisation, Désarmement, Relèvement communautaire et Stabilisation (PDDRC-SS) », a déclaré l’initiateur de la fondation Panzi.

« Les décennies de dictature et de conflits, qui ont ensanglanté et ont plongé la RDC dans le chaos et la désolation, ont sérieusement mis à mal l’Etat de droit et miné la confiance des citoyens dans la capacité de leurs institutions à rendre la justice. En effet, il est évident que le système judiciaire congolais, peu équipé et dysfonctionnel, n’a pas les moyens de mettre fin à la culture de l’impunité pour les crimes de masse du passé et du présent », a-t-il martelé.

Par ailleurs, Denis Mukwege fait remarquer que « la culture de l’impunité alimente grandement la récurrence des conflits et la perpétuation des crimes les plus graves ». Pour Denis Mukwege, « ces crimes à caractère sexuels et sexistes constituent un obstacle majeur à l’instauration d’un État de droit et au rétablissement d’une paix durable en République Démocratique du Congo ».

Rappelons quea fondation Panzi, dirigé Denis Mukwege, avait publié en juin 2021 une « Note de plaidoyer pour l’adoption d’une stratégie nationale holistique de justice transitionnelle en RDC ». Dans cette note, elle avait insisté sur la « nécessité de combiner des mécanismes judiciaires et non judiciaires, qui sont complémentaires, et de prioriser les poursuites judiciaires pour mettre fin à l’impunité et les réformes institutionnelles pour garantir la non répétition ».

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