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Journée Internationale de la Femme Africaine : Julie Ndawele invite le gouvernement congolais à soutenir l’entrepreneuriat féminin

Par Egide Ombum

Dans une interview accordée, ce lundi 31 juillet 2023, à Congopresse, la manageuse exécutive de l’entreprise Info Congo Consulting Énergie verte (ICC), Madame Julie Ndawele, a réagi au sujet de la Journée Internationale de la Femme Africaine (JIFA).

Madame Julie Ndawele a indiqué qu’il existe encore beaucoup de défis à relever qui nécessitent l’appuie de l’État tout en condamnant la nomination des femmes dans des ministères à moindre impact.

« La vie déjà est un défi qu’il faut relever chaque jour au quotidien. Nous vivons dans un contexte où nous sommes des pays en voie de développement pour ne pas dire sous-développés où nous travaillons encore de façon archaïque. Tout ce que les autres peuvent faire dans un peu de temps, nous il faut multiplier les efforts pour pouvoir l’accomplir. Il y a encore beaucoup de choses à faire. On ne sait pas où commencer. Je pense que l’impulsion doit venir quand-même de l’État. Pour pouvoir relever ces défis, nous les femmes nous devons d’abord nous retrouver majoritairement dans des espaces de décision. On décide pour nous sans nous. Tant que ça sera comme ça même si les décisions émanent de la bonne volonté, on va toujours subir », insiste-t-elle.

« Pourquoi ne pas instaurer le système de quota dans des ministères ou dans des instances de décision ? Ça permettrait déjà de changer ce paysage. Peut-être une gestion au féminin est ce qu’il nous faut. On nomme toujours des femmes dans des ministères qui n’ont pas d’impact par exemple le ministère des affaires sociales, le ministère de la culture, le ministère des sports. Moi, je pense qu’il y a des ministères clés comme l’intérieur. (Même s’il y a aujourd’hui une ministre à la tête de la justice : ndlr), est-ce qu’on leur donne des moyens ? », s’est interrogé Madame Julie Ndawele en indiquant que parfois certaines ministres qu’on « nomme ne sont que des facettes, quand vous grattez, ils n’ont aucun pouvoir ».

Par ailleurs, cette entrepreneuse congolaise a martelé sur les obligations de l’État dans la prise en charge et l’accompagnement des entrepreneuses.

« L’État doit donner l’impulsion à toutes ces femmes qui sont dans l’économie informelle qui, à 85%, nourrissent l’économie, à ces femmes là qui sont souvent les oubliés pour compte. Il n’y a pas d’organismes, il n’y a pas de structures qui sont propres pour leur donner des prêts par rapport à leurs propres réalités ne fus qu’elles puissent avoir un coup de pousse pour aller de l’avant, qui répondent réellement à leur besoin. Pas tout ce qu’on entend là, des structures où il y a trop de procédures. Il faut des services d’accompagnement de proximité, avec un bureau à Bitabe, à Gambela, à Zigida. Ça leur permet d’aller directement frapper », a-t-elle déclaré avant d’ajouter qu’il y aussi un problème de communication, « même le peu de structures qui sont là en ville, peu de gens les connaissent ».

En outre, Madame Julie Ndawele encourage les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat plutôt que dans la politique tout en précisant que les femmes n’ont pas besoin de l’instruction pour répondre aux besoins de la société.

« Déjà, les femmes ne sont pas accompagnées, elles répondent aux besoins de la société. C’est elles qui nourrissent les gens. 8 à 9 ménages sur dix sont tenus par ces femmes là. Est-ce qu’elles ont besoin de l’instruction pour faire ça ? L’intelligence n’est pas seulement passer à l’école. Ils trouvent des moyens, avec toutes les défaillances de l’État pour s’en sortir. Entre la politique et l’entrepreneuriat, j’encourage les femmes à faire l’entrepreneuriat parce que dans la politique, on ne part pas pour manger, si on veut manger, il faut faire de l’entrepreneuriat. Si elles veulent avancer, il vaut mieux qu’elles se mettent dans l’entrepreneuriat. En politique, on va pour travailler les idées, on ne va pas pour nourrir sa famille. En principe, c’est ça », estime-t-elle.

Parlant de son expérience en tant manageuse de l’entreprise ICC énergie verte, Madame Julie Ndawele a indiqué que son début n’était pas facile.

« En 2004, après 17 ans d’absence, je suis rentrée en RDC. La première chose, je ne voulais pas évoluer dans l’informel. Un mois après, je me suis mis justement à créer cette société. Je voulais faire plutôt de l’accompagnement en tant que formatrice en entreprise, je fais des business plan, l’étude des projets. Je voulais faire ce travail là. Que les gens viennent faire auditer. En cette année-là, la mentalité des gens, ils étaient pas prêts à ces services. Ça ne servait à rien. Je n’avais pas de clients », a-t-elle renseigné.

« Lorsque je suis allée en mission à Mbandaka, j’ai découvert la nature. Je me suis dit que je vais me battre contre la déforestation. J’ai vu des dégâts qu’il y avait surtout avec le réchauffement climatique. J’ai commencé à m’intéresser à la lutte contre la déforestation. J’étais butée à un problème. Je ne pouvais pas continuer à tenir des discours interdisant aux gens de couper des arbres car ils faisaient tout avec ça, tant que je ne leur proposais pas des alternatives. Et l’une des alternatives que je leur ai proposée c’était l’énergie solaire », a-t-elle renchéri avant de préciser que son combat contre la déforestation continue.

Notons que Madame Julie Ndawele s’insurge contre le fait que la RDC n’applique toujours pas le principe d’un arbre coupé en vaut trois plantés ainsi que la politique de pollueur-payeur. Par ailleurs, la manageuse exécutive de l’ICC énergie verte, a lancé un vibrant appel à toutes les femmes congolaises à « ne pas baisser les bras », à « surmonter les défis et les difficultés ».

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