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RDC: Lamuka se divise à cause d’ambitions politiques

Par Héritier Lelo

La coalition d’opposition Lamuka en République démocratique du Congo (RDC) a changé samedi de présidence, sur fond de bisbrouilles entre ses principales figures, dont deux sont tentées de rejoindre le camp du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo en échange de maroquins ministériels dans un nouveau gouvernement qui continue à se faire attendre. L’ancien Premier ministre Adolphe Muzito Fumutshi a hérité de cette présidence tournante semestrielle de mains de Martin Fayulu Madidi – qui s’estime toujours comme étant le vainqueur de l’élection présidentielle contestée de décembre 2018 – au cours d’une cérémonie organisée samedi à Kinshasa, ont rapporté des médias locaux.

Mais un autre opposant, Moïse Katumbi Chapwe, un ancien allié de l’ex-président Joseph Kabila Kabange, qui fut gouverneur de la riche province du Katanga (sud-est), a contesté ce passage de témoin. Il a affirmé dans un communiqué prendre la présidence tournante de la plateforme Lamuka.
« A la fin du mandat du coordonnateur en exercice, la passation des pouvoirs est automatique. Elle n’est pas sujette à une cérémonie officielle (…), et conformément au calendrier de rotation pour la coordination tournante fixé par le communiqué final du présidium de Lamuka le 11 octobre 2020, M. Moïse Katumbi exerce la coordination de la plateforme à partir de ce samedi 10 avril 2021 », indique ce texte signé par M. Katumbi lui-même.

Ce riche homme d’affaires a obtenu le soutien d’un autre membre fondateur de Lamuka, Jean-Pierre Bemba Gombo, qui préside le Mouvement de Libération du Congo (MLC, une ancienne rébellion muée en parti politique). « Je vous exhorte à poursuivre la mission que nous nous sommes assignée avec votre détermination et clairvoyance habituelles. Je puis vous assurer de mon entier accompagnement », a-t-il affirmé.

Fayulu a répliqué que M. Katumbi n’était plus membre de la plateforme politique Lamuka et qu’il ne pouvait par conséquent plus en assurer la présidence tournante.

Il a souligné que M. Katumbi était passé à l’Union sacrée de la Nation (UNS), la vaste plateforme créée par le président Tshisekedi après la rupture en décembre dernier de l’accord de coalition conclu avec M. Kabila après son investiture en janvier 2019 et qu’ll ne pouvait dès lors être membre de Lamuka.
Fayulu, qui préside le parti Ecidé (Engagement pour la Citoyenneté et le Développement), estime depuis des mois que ses deux ex-partenaires se sont déliés de leurs engagements pris dans le cadre de la coalition Lamuka (Se réveiller, en lingala) après s’être « activement investis et engagés » dans la création de « l’Union sacrée ».

Ces tiraillements entre (ex)-opposants interviennent alors que le nouveau Premier ministre congolais désigné, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, peine à constituer son gouvernement face à l’appétit des différentes composantes appelées à y siéger.

Ce nouveau gouvernement devrait aussi comprendre des ministres issus des camps de MM. Bemba – qui réclamait cinq portefeuilles, là ou le Premier ministre lui en propose deux – et Katumbi, en tant que président de la plateforme Ensemble pour la République.

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