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RDC : les juges des tribunaux du travail poursuivent la grève jusqu’au respect de leurs revendications

Par Alain Muzi

Le collectif des juges assesseurs des tribunaux du travail de la RDC durcissent le ton, et promettent de poursuivre leur mouvement de grève jusqu’à ce que leur desiderata soit pris en compte.

Dans son intervention devant la presse le vendredi 8 avril dernier, Eugène Badibanga Kapongo a déploré le fait que sur les 32 juges assesseurs que compte la ville de Kinshasa, repartis dans les tribunaux de Matete et la Gombe, 16 seulement sont rémunérés alors que dans la ville de Lubumbashi, tous les juges sont rémunérés avec la moitié de ce qu’ils doivent percevoir normalement. Et dans les six autres tribunaux en provinces notamment Matadi, Boma, Goma, Kisangani, Kikwit Kolwezi, cela fait pratiquement 4 ans que les juges assesseurs y prestent sans être rémunérés. En faisant des calculs, a-t-il constaté, c’est pratiquement la moitié du montant qui est payé aux 3 tribunaux dont 2 de Kinshasa et 1 de Lubumbashi par rapport au barème salarial pris globalement.

Le porte-parole des juges assesseurs des tribunaux du travail de la RDC poursuit en précisant que le ministère du budget continue à accumuler considérablement des retards de paiement de salaire de ces travailleurs pourtant mécanisés et reconnus au ministère du travail, cela en dépit de la présentation et soutenance du dossier, chaque année, lors des conférences budgétaires qui sont chaque fois assorties des instructions claires des premiers ministres et ministres de tutelles qui se sont succédés depuis le règne de Matata Ponyo en 2012 jusqu’à ce jour.

En effet, c’est cette situation inquiétante, indique Eugène Badibanga Kapongo, qui a occasionné le premier mouvement de grève le 7 décembre de l’année dernière, poussant « les autorités compétentes de nous approcher et nous rassurer que la situation allait être résolue les jours suivants. Nous avons attendus jusqu’au mois de janvier de l’année en cours et nous avons constaté que la loi financière exercice 2022 n’avait pas pris en compte nos revendications et nous avons résolu revenir à l’autorité mais malheureusement nous avons remarqué des tergiversations de sa part, cela nous a poussé à reprendre la grève depuis le 4 mars dernier », a-t-il déclaré.

Eugène Badibanga Kapongo, porte-parole des juges assesseurs de la RDC, se dit inquiet de cet arrêt de travail qui a des lourdes conséquences car leur profession possède un caractère social, des justiciables qu’ils reçoivent sont généralement des personnes licenciées dans leurs entreprises, impayés, qui font recours aux avocats et qui peinent à payer ces derniers.

Il a en outre précisé que les tribunaux du travail, au même titre que ceux du commerce, participent à l’amélioration du climat des affaires ainsi qu’à la paix sociale. Ils oeuvrent pour la promotion de la vision du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo baptisée  » le peuple d’abord « .

Cependant, il déplore le fait que « toutes les démarches entreprises pour débloquer leur situation salariale jusque-là n’ont pas abouti à l’instar de leurs rencontres avec le président du conseil économique et social qui aurait promis de soumettre ce dossier au premier ministre ainsi qu’un conseiller principal de son Dircab qui aurait promis que le problème serait traité en urgence, toutes ces tentatives n’ont pas produit des résultats satisfaisants », a-t-il fustigé.

« Les tribunaux du travail relevant du ministère du travail, Madame la Ministre aurait tous les dossiers en main mais sans réaction », s’inquiète Eugène Badibanga.

Ce dernier conclut en espérant que leurs revendications pourraient trouver gain de cause avec le collectif budgétaire prévu d’ici le 15 avril. L’ État qui a la gestion des finances publiques pourrait décider de décanter la situation, avant de rappeler le fait que l’État congolais ne s’exécute pas à temps, des arriérés non négligeables s’ajoutent au paiement principal de la prime permanente légale.

Les Juges assesseurs promettent ainsi de poursuivre des démarches pour trouver une issue favorable à leurs réclamations, mais en observant la grève jusqu’à ce que leurs préoccupations soient clarifiées.

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