Dans une conférence de presse organisée ce lundi 22 août 2022 à Kinshasa, le regroupement politique « Le Centre » a présenté son plan de salut national face aux problèmes socio-politiques de la République Démocratique du Congo (RDC).
À en croire le président de ce regroupement, l’heure est venue de cesser de pratiquer la politique de l’autriche en fermant les yeux sur la délinquescence de la nation, organisée, planifiée et orchestrée de l’extérieur.
« Nous devons d’abord résoudre la crise politique interne qui constitue une épine dans le processus de normalisation de la vie nationale. L’heure est venue pour que, dans un sursaut patriotique et par un grand rassemblement national, malgré nos profondes divergences, nous adoptions une démarche une démarche claire , commune et résolue afin de barrer la route aux agresseurs qui pillent nos richesses, tuent nos frères et nos enfants, violent nos mères et nos sœurs et trace un avenir sombre , incertain et dépourvu d’espoir pour nos générations à venir », a dit Germain Kambinga, avant de présenter les propositions de « Le Centre ».
Les grandes propositions du plan du salut national
De ce qui précède, « Le Centre » estime que pour parvenir aux actions globales et à un consensus national sur les questions institutionnelles et politiques, il faut adopter des décisions notamment pour la mise en œuvre d’une politique d’ouverture du chef de l’État en vue de renforcer la cohésion nationale en cette période de guerre; penser à la tenue des Etats généraux des services de sécurité intérieure en vue d’une part, de renforcer leurs capacités opérationnelles et d’autres part, pour revoir les protocoles d’actions de ces derniers dans un environnement démocratique.
Dans le même ordre d’idées, il préconise la libération de tous les détenus qui ont été interpellés pour l’expression radicale de certaines opinions et retour vers des procédures plus conformes à nos lois; l’assainissement radical du secteur médiatique pour redonner au métier du journaliste ses lettres de noblesse ; le renforcement obligatoire des capacités des nouveaux acteurs politiques en vue de leur donner des orientations éthiques quant à l’animation du débat public ; la réorientation de l’action gouvernementale pour la recherche de résultats qui permettront le salut national.
Au vue des réalités actuelles du pays, le regroupement que dirige Germain Kambinga pense au calibrage de l’exécutif national afin de renforcer sa maîtrise des questions militaires, politiques et économiques…; le réaménagement des bureaux de des chambres du parlement afin de réintégrer dans le processus institutionnel, tous les élus des champs politiques qui en contestent la légitimité ; il propose le renforcement du bureau de la CENI par les forces politiques absentes dans remise en cause de son président ; et la confection d’un calendrier électoral consensuel.
Par dessus tout, « Le Centre » est favorable pour des actions impératives et spécifiques face à la situation sécuritaire à l’Est de la RDC. Ainsi, il propose la mise sur en place d’un desk stratégique composé des tous les militaires haut gradé ayant une expérience de guerre même s’ils sont retraités ; l’expulsion immédiate de l’ambassadeur Rwandais en RDC; l’érection d’un MUR symbolique séparant la RDC du Rwanda à la frontière.
Toujours dans la même optique, il évoque la résolution définitive de la question des Tutsis congolais à travers un dialogue entre toutes les communautés de l’Est et à travers des actions de sensibilisation contre toute stigmatisation des Tutsis reconnus comme congolais, la création d’un tribunal spécial pour le Congo afin d’ouvrir des enquêtes, établir les responsabilités et obtenir réparation de la part des responsables des crimes commis à l’Est de la RDC depuis 2006 jusqu’à la fin du processus de transition issu du dialogue inter-congolais.
Enfin, « Le Centre » a évoqué la réduction par une division par trois des émoluments des animateurs et membres des institutions ( Parlement, Gouvernement, Présidence de la République, Pouvoir Judiciaire, qui va selon lui, permettre une économie de 150 à 200 millions de dollars à reverser à l’effort de sécurisation de la partie Est en terme militaire , diplomatique et de renseignement ; et définir une stratégie économique de guerre viable et à même de tirer profit de l’immensité du territoire nationale pour tenir une période de tensions sécuritaires longue.