La Première ministre de la RDC, Judith Suminwa Tuluka, a déposé ce lundi 15 septembre 2025 au Bureau de l’Assemblée nationale le projet de loi de finances pour l’exercice 2026, chiffré à 59 000 milliards de francs congolais, soit environ 20,3 milliards de dollars. Un budget en nette hausse, équilibré en recettes et en dépenses, qui traduit l’ambition du gouvernement face aux défis du pays.
Accompagnée du vice-Premier ministre chargé du Budget, Adolphe Muzito, la cheffe du gouvernement a insisté sur les priorités : sécurité, agriculture, infrastructures, énergie, éducation et Fonction publique. « Nous avons mis l’accent sur les questions sécuritaires, mais aussi sur les piliers du développement », a-t-elle déclaré.
L’augmentation de près de 50 % par rapport au budget 2025 (estimé à 40 000 milliards CDF) repose sur des prévisions optimistes de mobilisation des recettes, notamment grâce à la fiscalité minière, la lutte contre la fraude et l’élargissement de l’assiette fiscale.
Si le gouvernement met en avant un budget « équilibré » en recettes et en dépenses, plusieurs économistes interrogés soulignent les limites d’un tel optimisme. D’une part, la pression demeure forte sur la Banque centrale pour maintenir la stabilité du franc congolais face au dollar. D’autre part, la forte dépendance aux exportations minières rend le pays vulnérable aux aléas des marchés internationaux, notamment ceux du cuivre et du cobalt.
« Le principal défi sera d’éviter un budget purement théorique, où les dépenses sont inscrites sans ressources réellement mobilisables », prévient un analyste.
Avec le dépôt de ce projet de loi de finances, le Parlement ouvre un cycle d’examen crucial. Les députés devront se pencher sur les équilibres macroéconomiques proposés, arbitrer entre les priorités sécuritaires et sociales, et, au besoin, amender le texte.
Pour Judith Suminwa, ce budget constitue un double enjeu : démontrer la crédibilité économique de son gouvernement et rassurer une opinion publique en quête de résultats tangibles.
Folguy Isanga
