Antananarivo a été le théâtre de scènes de chaos jeudi 26 septembre, plongeant la capitale malgache dans la violence et conduisant à l’instauration d’un couvre-feu jusqu’à vendredi 5 heures locales. La mesure a été ordonnée par le préfet après une journée de manifestation interdite, marquée par des pillages, des tirs de gaz lacrymogènes et des incendies. RFI fait état d’un bilan provisoire de cinq morts, citant une source hospitalière.
Brandissant le drapeau pirate de “One Piece”, symbole de la contestation anti-régime, les manifestants répondaient à un appel lancé sur les réseaux sociaux contre les coupures d’eau et d’électricité. Le président Andry Rajoelina, en déplacement à New York pour l’assemblée générale de l’ONU, ne s’est pas encore exprimé sur la situation.
Malgré un important déploiement des forces de sécurité, des banques, des supérettes, des magasins d’électroménager et une station du téléphérique ont été ciblés par des incendies et des pillages. Une centaine d’élèves du lycée français ont été bloqués dans l’établissement pour des raisons de sécurité, toutes les écoles de la ville restant fermées vendredi. Le vol Air France prévu jeudi soir a été dérouté vers Maurice.
Les domiciles de trois parlementaires proches du pouvoir ont été incendiés, les manifestants caillassant même les pompiers. La sénatrice Lalatiana Rakontondrazafy, nommée par le président, a vu sa maison touchée par les flammes. Andry Rajoelina a été réélu en 2023 lors d’un scrutin boycotté par l’opposition.
Reporter Sans Frontières (RSF) a dénoncé des “violences policières contre au moins trois journalistes” et a appelé les autorités à identifier les responsables. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants, et la correspondante de l’AFP a été témoin de l’arrestation de trois personnes. La situation à Antananarivo reste extrêmement tendue.
S. Tenplar Ngwadi
