L’appel à la paix lancé par le Président Félix Tshisekedi à Paul Kagame, en marge du Global Gateway Forum à Bruxelles, n’a pas convaincu l’opposition congolaise. Plusieurs figures politiques ont vivement critiqué ce qu’elles perçoivent comme un message contradictoire et une stratégie incohérente face à la crise persistante dans l’Est du pays.
La démarche présidentielle, marquée par une main tendue à Kigali, est jugée trop conciliante par certains, qui dénoncent un manque de fermeté face à ce qu’ils considèrent comme une agression rwandaise.
Jean-Marc Kabund : “Dites-moi que ce n’est pas vrai”
Jean-Marc Kabund, ancien allié devenu opposant, a exprimé son incrédulité face au discours de Tshisekedi. “Dites-moi que ce n’est pas vrai”, a-t-il réagi, dénonçant une “dérive dans la gestion de la politique étrangère et une perte de cap stratégique”.
Delly Sesanga : “Un président à géométrie variable”
Delly Sesanga, président du parti Envol, a quant à lui déploré un “manque de constance”. “Un président à géométrie variable, qui change de position au gré des applaudissements”, a-t-il écrit, critiquant une “ligne diplomatique confuse et peu lisible”.
Jean-Claude Katende : “Le Rwanda ne veut pas la paix, mais l’accès aux ressources congolaises”
Jean-Claude Katende, président de l’ASADHO, a estimé que la main tendue à Kagame est une “erreur d’analyse”. Selon lui, “le Rwanda ne veut pas la paix, mais l’accès aux ressources congolaises”, ajoutant que “la vraie nature de l’agression est ignorée par Kinshasa”.
Fracture politique persistante
Ces réactions mettent en lumière une fracture politique profonde autour de la question rwandaise. Tandis que le Président Tshisekedi semble privilégier le dialogue international, ses détracteurs appellent à une approche plus ferme et cohérente avec la réalité du terrain. L’opposition exige une stratégie claire et une défense intransigeante des intérêts de la RDC face aux ingérences extérieures.
Nathan Kumba
