Le compte à rebours est lancé pour le 30 octobre, date symbolique marquant les 50 ans du légendaire “Rumble in the Jungle” qui vit s’affronter Muhammad Ali et George Foreman à Kinshasa. Pour commémorer cet anniversaire, la rebaptisation du Stade Tata Raphaël en “Stade Ali-Foreman” est à l’ordre du jour. Une initiative qui, loin de faire l’unanimité, suscite une vive opposition.
Parmi les voix discordantes, celle de Vidiye Tshimanga, fondateur et manager du FC Les Aigles du Congo, résonne avec force. Dans une déclaration ferme publiée sur ses réseaux sociaux, il exprime son profond désaccord, qualifiant cette décision de “prise dans l’euphorie” et de véritable “désacralisation”. Pour Vidiye Tshimanga, si les noms de Muhammad Ali et George Foreman sont indissociables de l’histoire du pays, le Stade Tata Raphaël représente bien plus qu’un simple repère sportif : il est un symbole social, culturel et politique ancré dans l’identité congolaise.
« On ne floute pas notre mémoire nationale pour un coup de pub », martèle-t-il, interpellant directement les autorités. Il en appelle à la responsabilité du gouverneur Bumba, du ministre Didier Budimbu, et de la Première ministre Judith Suminwa, afin de préserver ce qu’il considère comme un patrimoine collectif inaliénable. En lieu et place d’une rebaptisation, Vidiye Tshimanga propose une alternative : la création d’un espace dédié – qu’il s’agisse d’une statue, d’une salle de boxe ou d’un mémorial – qui rendrait hommage au combat historique, sans pour autant effacer le nom du père Raphaël de la Kethulle.
Cette prise de position tranchée relance inévitablement le débat crucial sur la gestion et la valorisation des symboles historiques en République Démocratique du Congo.
Nathan Kumba
