actualitésocieté

Environnement : L’ICCN lève le ton contre la coupe des Mangroves pour fabriquer les charbons du bois et d’autres pratiques illicites

Par Alain Muzi / CP

Le braconnage des espèces protégées avec calibre 12, la destruction des Mangroves pour fabriquer les charbons du bois, ces actes ont été amèrement condamnés par Marcel Collet ce mercredi 6 octobre devant les journalistes venus de Kinshasa en mission à Muanda au Kongo central avec le Programme des Nations Unies pour le Développement PNUD.

Directeur et Chef du site abritant le Parc marin des Mangroves poursuit en outre, « la pêche illicite qui se pratique dans les Mangroves avec des engins ne permettant pas une pêche durable, diminue la réserve halieutique et surtout le problème de spoliation du site où les personnes achètent des terrains sur les plages et y construisent avec la crainte s’inquiète Marcel Collet, dans 10 ou 20 ans tout congolais ayant le droit de jouissance visuelle pour observer l’océan Atlantique, ne le pourra pas à cause de ces constructions anarchiques ».

Concernant la lutte contre les érosions côtières par la construction des murs en dur, Marcel Collet d’origine belge prévient que « cette solution semble moins efficace et il propose plutôt pour donner l’espoir aux 50 prochaines années, les plantes; en faisant le constat selon lequel là où il y a la végétation, il n’y a pas d’érosion côtière et celle-ci est présente dans des endroits sans végétation et la question de réensablement cela consiste à utiliser des engins qui vont pomper du sable du large vers les plages et les endroits attaqués par les vagues de l’océan ».

En précisant que l’érosion côtière ne dépend pas de la RDC, « c’est un problème mondial lié au changement climatique suite aux activités de l’homme, les eaux connaissent une montée et cela a des répercutions jusqu’ici », a-t-il déploré.

Au sujet de la protection de la biodiversité spécialement des tortues marines, Marcel Collet Chef du site où se trouve le Parc marin des Mangroves propriété de l’Institut Congolais de Conservation de la Nature ICCN, s’est félicité des résultats obtenus cette année du fait de la reproduction des tortues marines. Lui et son équipe chargés de récolter les œufs renvoyés par les vagues de l’océan, les œufs ramassés et d’autres recueillis dans la profondeur des eaux sur les nids des tortues femelles sont ensuite placés dans un dispositif jusqu’à l’éclosion.

Sur le nombre d’oeufs recueillis, 95% ont réussi à éclore et 270000 bébés tortues ont été enfin relâchés dans l’océan, un travail laborieux et coûteux en même temps car il faut mobiliser environ 25000$ chaque année pour cet exercice, un exercice payant qui a valu la reconnaissance internationale au Muanda comme cas d’école d’éclosion et cette expérience sera partagée avec plusieurs pays chargés de protéger la tortue marine prochainement dans le cadre d’une formation sur place, a-t-il dévoilé.

En soulignant que les Mangroves ne comptent pas seulement les tortues marines, il y a aussi des singes, antilopes, hippopotames, lamantins, perroquets etc. surtout les Micro Organismes Vivants MOV invisibles à l’œil mais qui ont des propriétés d’absorber les CO2.

En ce qui concerne l’exploitation du pétrole, Marcel Collet s’est indigné de la pollution des eaux de l’océan qui risque de détruire sensiblement l’écosystème, une pollution causée principalement par des actes de sabotage de pipeline. Il reconnaît que le pays a droit de relancer son économie à travers l’exploitation pétrolière mais cela doit se faire en protégeant l’environnement.

Enfin, au sujet de la construction du port en eau profonde de Banana qui défraie la chronique, M. Collet estime que ce projet doit être exécuté avec beaucoup d’intelligence et tenir compte de l’impact environnemental que cela peut engendrer, pour ne pas tomber dans la situation du Togo où le port en eau profonde a été construit au Nord du pays et cela cause aujourd’hui le désensablement de toute la côte togolaise, ce port forme une sorte de virgule qui empêche l’ensablement de toute la côte togolaise. Il termine en rappelant que l’ICCN a quatre piliers à savoir : La lutte anti braconnage, le Monitoring, la Recherche scientifique et la conservation communautaire.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page