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RDC : La ministre de la culture dresse le bilan du secteur culturel et souligne des perspectives envisageables

Par Crispin Mutelembe 

« Il est important à la fin du mandat du Chef de l’Etat que le Gouvernement puisse présenter le bilan du secteur de la culture dans notre pays. Mon message porte sur cinq points essentiels à savoir, le programme d’action du Gouvernement, du mandat du Chef de l’Etat à l’Union Africaine, les jeux de la francophonie, de l’inscription de la Rumba congolaise au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, la réforme des établissements publics sous tutelle du ministère de la Culture, Arts et Patrimoines par la mise en place des Conseils d’administration dans les six Établissements publics et de la diplomatie culturelle », a déclaré, jeudi 13 Octobre 2023, la ministre de la Culture et Arts, Catherine Kathungu dans le briefing hebdomadaire du Gouvernement.

En outre, il a été mentionné que le programme d’action du Gouvernement a été fidèlement traduit dans l’esprit et la lettre des missions énoncées dans les axes 61 et 62. L’objectif était de promouvoir l’art, la culture et les infrastructures culturelles.

« C’est le cas du concert de réconciliation tenu en juin 2022 au Stade des Martyrs de la Pentecôte comme lieu de pacification du monde des artistes musiciens. Je prends aussi l’exemple du centre culturel et artistique de l’Afrique centrale sur le Boulevard Triomphal dont l’ouvrage sera livré incessamment ; hormis les centres culturels de Mwenga et Butembo qui sont en instance d’exécution, le ministère a introduit et obtenu dans le cadre du projet de développement de 145 territoires, la construction de 12 autres infrastructures culturelles. Les efforts vont se poursuivre », a-t-elle ajouté.

Selon les instructions du Chef de l’État lors de la 103ème réunion du conseil des ministres, le gouvernement attache une grande importance à la question des droits d’auteur et des droits voisins afin d’assurer aux artistes une pleine reconnaissance de leur travail.

« Malgré la dynamique du secteur, le Chef de l’État souhaite ardemment que celui-ci soit réglementé et devienne un moteur de développement pour garantir la sécurité sociale des créateurs. Il est important de souligner ici la volonté ferme du Président de convoquer prochainement le Forum national sur la culture, qui renforcera encore davantage les efforts déjà entrepris dans ce domaine », a indiqué Catherine Kathungu.

La ministre de la Culture et Arts a mis un fort accent sur la promotion des valeurs citoyennes et républicaines qui façonnent l’identité congolaise à travers l’éthique nationale et la valorisation des lieux de mémoire, des sites historiques et archéologiques.

« C’est le cas de Nsiamfumu déclaré et reconnu premier site des esclaves, le projet d’érection du mémorial Papa Simon Kimbangu; des fouilles archéologiques ont été menées à Kasongo, Kabambare et Nyangwe en vue de documenter pour un classement au patrimoine mondial. Une formation appropriée sur les inventaires du patrimoine a été initiée par mon ministère du 14 mars au 04 avril 2022 et a produit 30 stagiaires en collaboration avec ICOMOS pour explorer d’autres sites tels que le complexe culturel Wagenia, le massif de Lovo et la protection de différents sites notamment Ishango, la Ville sainte Nkamba au Kongo Central », a-t-elle expliqué.

« Dans le cadre de la protection des biens culturels en cas de conflit armé, j’ai organisé en collaboration avec l’UNESCO et la MONUSCO du 26 au 28 juillet, l’atelier régional à l’attention du personnel militaire féminin africain. Pour ce qui concerne sur les valeurs citoyennes, mon ministère organise des conférences pédagogiques à l’intention du public pour un changement des mentalités » a-t-elle souligné.

La ministre de la Culture et des Arts a exprimé son appréciation envers l’engagement du Chef de l’Etat pour la mise en place des industries culturelles créatives par le biais de l’économie culturelle et l’intégration du numérique dans ce secteur. Elle a notamment salué sa décision de signer une ordonnance en faveur de l’Institut national des archives du Congo (LINACO) afin d’entreprendre la numérisation des archives nationales.

Par ailleurs, pour ce qui est du mandat du Président de la République Félix Tshisekedi à la tête de l’Union africaine, Catherine Kathungu a révélé quelques points importants qui font partie des acquis de la Présidence congolaise. La mandature était axée particulièrement sur la culture.

« La reconnaissance de la Rumba congolaise en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO ; l’acquisition de la Maison de la culture africaine et des afro descendants en tant que lieu de mémoire, d’histoire et d’identité ; la ratification par la République démocratique du Congo (RDC) de la Charte de renaissance culturelle africaine comme moyen d’appropriation de nos racines civilisationnelles millénaires ; le succès des neuvièmes jeux de la francophonie qui confirme encore davantage le pouvoir culturel et linguistique de la RDC au sein des nations francophones », a précisé Catherine Kathungu.

Pour soutenir le Festival International de la Rumba congolaise et la construction d’une école dédiée à cette danse, l’autorité budgétaire a alloué des fonds dans le budget national de l’État.

« J’ai sollicité et obtenu de l’autorité budgétaire une ligne au budget national de l’Etat en faveur du Festival International de la Rumba congolaise et de la construction d’une école de la Rumba congolaise. Il y a eu aussi l’acquisition de la résidence de Papa Wemba devenue, le Musée de la Rumba congolaise à l’image du panthéon de la sape et de l’élégance congolaise ; pour rendre florissant le tourisme culturel. Le Ministère accompagne le travail de transcription scientifique des musiques, la Rumba congolaise, notamment par les chercheurs de l’Institut national des arts (INA). Nous appuyons aussi la publication du catalogue, anthologie et autres ouvrages relatifs à la vulgarisation de la Rumba congolaise », a renchéri Catherine Kathungu.

La ministre de la Culture, arts et patrimoines est également revenue sur la diplomatie culturelle qui lui a permis d’apprendre une série de contacts et missions effectuées dans le cadre de la coopération culturelle.

« Grâce à cette opportunité, j’ai pu voyager, découvrir et rencontrer des personnalités et des figures culturelles de renom tant au niveau national qu’international. Ma récente visite de travail à l’UNESCO à Paris a été d’une importance capitale, car aucun ministre congolais de la Culture n’avait effectué une mission aussi significative depuis plus de 7 ans. Cette visite a permis de replacer la culture congolaise au cœur des préoccupations actuelles de l’UNESCO ».

Elle a souligné que lors de la discussion, des sujets tels que l’inscription des sites culturels au patrimoine mondial, la sécurité sociale des artistes, les politiques relatives aux industries culturelles et créatives ont été abordés

« Nous avons évoqué des sujets tels que les inscriptions des sites culturels du patrimoine mondial, la sécurité sociale des artistes, les politiques sur les industries culturelles et créatives, la ratification aux conventions dont il sera question à la 42ème session de la Conférence générale où j’ai été invitée personnellement en novembre prochain », a-t-elle indiqué.

Soulignons que la ministre de la Culture et Art, Catherine Kathungu a indiqué avoir échangé également avec la diaspora congolaise de la France composée des opérateurs culturels, des écrivains, des cinéastes, des modélistes, des personnalités culturelles.

A noter que la ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine a rassuré le public sur la question de l’inhumation de Lokassa ya Mbongo, un artiste musicien et guitariste renommé considéré comme l’un des pionniers de la Rumba congolaise. Sa dépouille mortelle est restée à la morgue de Kinshasa pendant près de 7 mois.

Signalons que cette séance a permis d’aborder plusieurs sujets importants liés à la protection du patrimoine culturel mondial, au soutien aux artistes congolais ainsi qu’à la reconnaissance internationale de l’importance de la culture congolaise, La ministre Catherine Kathungu s’est engagée à continuer ses efforts pour faire avancer ces questions lors de sa participation à la 42e session de la Conférence générale en novembre prochain.

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