Coup de théâtre en Ituri : le ministre congolais des Mines, Louis Wathum, a levé la suspension de l’exploitation de l’or, ordonnée il y a un mois pour assainir un secteur miné par la fraude et l’illégalité. L’annonce a été faite ce lundi 6 octobre à Bunia, lors d’une rencontre cruciale avec les opérateurs miniers et les autorités provinciales.
Si Kinshasa entend relancer la production aurifère, la décision intervient dans un contexte particulièrement complexe. De nombreux sites restent sous le contrôle de groupes armés, privant l’État et les communautés locales des retombées économiques de cette richesse. Le ministre Wathum a promis des mesures pour une meilleure gouvernance du secteur, mais la tâche s’annonce ardue.
La suspension avait été motivée par la prolifération d’exploitants miniers non identifiés, opérant en violation du code minier et se livrant à la fraude fiscale. Pour Louis Wathum, il est impératif de mettre fin à ces pratiques : « Nous devons mettre du sérieux dans l’administration. Nous devons comprendre que nous n’avons pas que des droits mais également des obligations ». Il a exhorté les opérateurs à respecter la loi, l’environnement et à veiller à ce que les richesses minières bénéficient à l’État et aux populations locales.
L’autre défi majeur reste la sécurisation des sites miniers, notamment dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa, où des centaines de sites sont contrôlés par des groupes armés. Le ministre a assuré que l’armée congolaise (FARDC) sera déployée pour rétablir l’autorité de l’État sur l’ensemble de la province et traquer ces groupes armés. « Les FARDC ont fait parler la puissance de feu […], l’ennemi a été mis en déroute. C’est cette armée qui va continuer cet effort-là, qui va étendre ça sur toute la province », a-t-il déclaré.
La présence d’exploitants étrangers opérant illégalement sur plusieurs sites miniers représente également un défi de taille pour les autorités. L’annonce de la levée de la suspension intervient après que le gouverneur de la province de l’Ituri, le général Luboya N’kashama Johnny, avait décrété un mois plus tôt l’arrêt de toutes les activités minières pour remettre de l’ordre dans le secteur. L’objectif reste le même : garantir que les ressources naturelles profitent à l’État congolais et non aux groupes armés, mais la mise en œuvre s’annonce délicate.
La rédaction
