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RDC : L’éducation nationale confrontée aux défis de la prolifération des écoles, dépravation des mœurs et non-paiement des enseignants

Par Elohim Mfinda

Alors que le monde a célébré, le vendredi 24 janvier 2025, la Journée internationale de l’éducation, les reporters de Congopresse.net se sont rendus au centre-ville de Kinshasa pour recueillir les avis des Kinois sur l’état actuel de l’éducation nationale, 65 ans après l’indépendance.

À l’arrêt « Sabena », plusieurs personnes interrogées ont exprimé leur déception face à la dégradation de la qualité de l’enseignement scolaire.

« Si nous évaluons aujourd’hui l’éducation nationale, le bilan est largement négatif. J’ai été inscrit à l’école pour la première fois en 1968. Ce que nous voyons actuellement est très différent de ce que nous avons vécu à notre époque. Par exemple, lorsqu’un enfant est renvoyé pour mauvaise conduite, cela passe pour les parents modestes. Mais les parents nantis usent souvent de leur influence pour menacer les autorités scolaires. À notre époque, même les enfants des autorités militaires et politiques étudiaient dans la discipline et le respect des règles », a regretté Pierre Ngoyi, vendeur d’accessoires informatiques.

Pour Jean, cambiste : « L’état de l’éducation nationale est méconnaissable. Il n’y a pas longtemps, nous avons appris qu’il existe des recours pour l’examen d’État. Après ces recours, je me demande si les pourcentages obtenus par les élèves sont vraiment le fruit de la méritocratie ».

D’autres estiment que la négligence des enseignants par les autorités compétentes est à l’origine de cette situation.

« À notre époque, tout le monde rêvait de devenir enseignant. Aujourd’hui, combien aspirent encore à ce métier dans notre société ? Les autorités ont oublié que s’ils sont devenus ce qu’ils sont, c’est grâce aux enseignants qu’ils négligent aujourd’hui », a déclaré Judith Lelo.

Ruben Munanga, chauffeur de taxi, pointe également du doigt le manque de formation des enseignants : « Certains enseignants ne maîtrisent même pas le français. Vous pouvez entrer dans une salle de classe et trouver une leçon remplie de fautes d’orthographe sur le tableau. Cela contribue à la mauvaise qualité de l’éducation ».

Au-delà de ces constats, le secteur éducatif en RDC fait également face à une prolifération d’écoles souvent non agréées par les autorités compétentes. Considérées autrefois comme des lieux de transmission de savoir et de bonnes mœurs, ces écoles sont devenues, pour certaines, des espaces où dérapages et dépravation prennent le pas sur l’excellence académique.

L’éducation nationale en RDC est à un tournant important, avec des défis majeurs à relever pour garantir une meilleure qualité de formation, redonner aux enseignants leur place dans la société et faire de l’école un véritable espace d’apprentissage et de valeurs.

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