La suspension médiatique de Parole Kamizelo par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), annoncée le samedi 13 septembre, relance le débat sur les limites de la liberté d’expression en République démocratique du Congo.
Chroniqueur politique et philosophe de formation, Kamizelo s’est imposé ces derniers mois comme l’une des voix les plus incisives sur les plateaux télévisés, dérangeant souvent par son ton critique. Il affirme n’avoir été ni auditionné ni informé officiellement de cette décision qu’il qualifie de « punitive et arbitraire ».
Dans un message diffusé sur ses réseaux sociaux, il dénonce une instrumentalisation du régulateur : « La CSAC n’est pas l’outil d’un parti politique. En réprimant les voix dissidentes, elle abdique sa mission d’arbitre au profit d’un rôle de censeur. » Selon lui, l’interdiction est révélatrice d’un malaise au sommet : « Vouloir faire taire, c’est avouer son impuissance à répondre ».
L’interdiction de Kamizelo s’inscrit dans un climat politique tendu, où les voix critiques peinent à se faire entendre. Le philosophe, loin de se rétracter, a lancé une pique directe au pouvoir actuel : « Je ne suis pas Kabila. Si son silence vous dérangeait, je comprends que ma parole vous perturbe davantage. Manda pe esilaka », a-t-il conclu, en lingala, rappelant que tout mandat politique a une fin.
Une sortie qui risque de nourrir davantage les tensions autour de la régulation des médias et du respect des libertés fondamentales à l’approche des prochaines échéances.
Folguy Isanga
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