Alors que le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe, est absent de sa province depuis près d’un mois pour des consultations à Kinshasa sur convocation du Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, les interrogations se multiplient quant à son avenir politique. Lors du briefing gouvernemental du mardi 02 septembre à Kinshasa, Jacquemain Shabani, ministre chargé des Relations avec le Parlement, a tenté de calmer les esprits : « Le dossier est en cours, les consultations ne sont pas encore terminées. Une fois prêtes, une décision sera prise. » Une déclaration qui, tout en reconnaissant l’existence du dossier, laisse planer le flou sur les intentions du gouvernement. Cette absence prolongée alimente rumeurs et tensions dans la province. Si certains y voient un retrait stratégique, d’autres dénoncent un blocage politique déguisé. En attendant une issue claire, la gestion de la province reste entre les mains du vice-gouverneur, qui assure l’intérim. La situation souligne une fois de plus les fragilités de la gouvernance provinciale en RDC et l’opacité entourant les procédures de rappel ou de suspension des gouverneurs. La rédaction
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RDC – Jean-Marc Kabund privé de visa pour l’Afrique du Sud : l’opposition crie à la censure politique
À la veille de l’ouverture du Deuxième Dialogue africain sur la paix et la sécurité, prévu du 3 au 6 septembre 2025 à Johannesburg, Jean-Marc Kabund, figure de l’opposition congolaise, a dénoncé un refus de visa par les autorités sud-africaines. Selon lui, cette décision aurait été influencée par le régime de Kinshasa. « Le régime de Tshisekedi tremble devant la vérité ! Sur ordre de cette tyrannie, le gouvernement sud-africain m’a refusé le visa », a-t-il écrit sur ses réseaux sociaux, accusant Kinshasa d’orchestrer une « violation des droits humains » et Pretoria de complicité. D’après plusieurs sources concordantes, d’autres opposants congolais invités par la Fondation Thabo Mbeki pour participer à cette rencontre n’ont pas non plus obtenu leurs visas. Une situation qui pourrait compromettre la tenue d’un dialogue voulu inclusif, censé réunir majorité, opposition, société civile et groupes armés pour débattre des défis sécuritaires dans la région des Grands Lacs. Le gouvernement congolais, de son côté, a exprimé des réserves sur l’initiative, la jugeant « inopportune » et critiquant l’implication jugée excessive de Thabo Mbeki dans les affaires internes de la RDC. Cet épisode illustre une nouvelle fois la fracture persistante entre le pouvoir et l’opposition en RDC, et les obstacles récurrents à la mise en place de cadres de concertation ouverts sur les grandes questions nationales. Nathan Kumba
RDC – Genre : Micheline Ombae mobilise les provinces en amont du 8e Forum national à Mbuji-Mayi
En prélude au 8e Forum national du Genre prévu à Mbuji-Mayi, dans le Kasaï-Oriental, la ministre nationale du Genre, Famille et Enfant, Micheline Ombae, a reçu en audience Madame Carole Kiatazabu Itambo, son homologue provinciale du Kongo-Central. Cette rencontre protocolaire s’inscrit dans le cadre des préparatifs de ce grand rendez-vous national. Madame Kiatazabu a profité de cette occasion pour présenter ses civilités à la ministre nationale et confirmer la participation de la délégation du Kongo-Central à cette nouvelle édition. Elle est également revenue sur les acquis du 7e Forum, organisé à Matadi, et les enseignements à tirer pour renforcer l’impact du prochain. Les échanges entre les deux ministres ont porté sur le bilan des initiatives antérieures, les synergies institutionnelles à renforcer, ainsi que les stratégies à mettre en œuvre pour garantir le succès du Forum. Les deux responsables ont insisté sur l’importance d’un dialogue coordonné entre les niveaux national et provincial, gage d’une politique inclusive en matière de genre, de famille et de protection de l’enfant. Honorée d’accompagner Madame Ombae à Mbuji-Mayi, Madame Kiatazabu a salué la dynamique de collaboration entre leurs ministères. Elle a réaffirmé sa détermination à œuvrer pour la promotion de l’égalité et la consolidation des acquis. Placé sous le thème « Femme, paix, sécurité et relèvement post-conflit », le 8e Forum national du Genre se veut un cadre stratégique d’évaluation, de partage de bonnes pratiques et d’adoption de résolutions fortes pour faire progresser les droits des femmes et des enfants à travers toute la RDC. S. Tenplar Ngwadi
RDC – Dialogue sur la paix en Afrique : entre ouverture régionale et souverainisme, la classe politique congolaise divisée
À l’approche du Dialogue africain sur la paix et la sécurité, prévu du 3 au 6 septembre 2025 à Johannesburg, les positions divergent au sein de la scène politique congolaise. Organisée par la Fondation Thabo Mbeki, cette deuxième édition suscite à la fois adhésion, prudence et rejet. Le Cadre de concertation des forces politiques et sociales de la Nation, conduit par Seth Kikuni, a confirmé sa participation. Il voit dans ce forum continental une opportunité stratégique pour discuter des enjeux sécuritaires africains, notamment la crise persistante dans l’Est de la RDC. Une posture partagée par Delly Sesanga et son parti Envol, qui saluent une démarche panafricaine favorable à la diplomatie et à la réforme institutionnelle. Même tonalité du côté d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, qui participera activement aux échanges, misant sur la collaboration régionale comme levier de stabilité pour la RDC. À l’opposé, Martin Fayulu et la coalition Lamuka ont décliné l’invitation. Dans un communiqué, l’ancien candidat à la présidentielle insiste sur l’urgence d’un dialogue national inclusif, porté par les confessions religieuses congolaises, en particulier la CENCO et l’ECC. Selon lui, la paix ne viendra que d’une solution endogène, émanant du peuple congolais lui-même. Ce clivage révèle deux lignes de fracture au sein de l’opposition : d’un côté, ceux qui plaident pour une diplomatie régionale proactive, et de l’autre, les tenants d’un processus strictement interne pour résoudre les crises nationales. Nathan Kumba
RDC : « Le Repos du Soldat », symbole de mémoire et d’honneur, officiellement inauguré par le Président Tshisekedi
Dans une cérémonie empreinte de solennité et de recueillement, le président Félix Tshisekedi a inauguré, ce mardi, le cimetière militaire baptisé « Le Repos du Soldat », une nécropole d’envergure nationale érigée dans la périphérie de Kinshasa, en hommage aux militaires tombés au champ d’honneur. « Repos du Soldat est un champ d’honneur, un sanctuaire de dignité et de reconnaissance éternelle », a déclaré le Général Christian Tshiwewe Songesha, chef d’état-major des FARDC, saluant un projet inédit dans l’histoire militaire congolaise. Implanté sur un vaste terrain de 74 hectares, ce site constitue le plus grand cimetière public de la capitale. Géré par la Garde Républicaine, il est subdivisé en plusieurs quartiers de 600 caveaux chacun, dont 51 sont déjà prêts à l’usage. Un espace y est également réservé aux civils officiels, marquant une volonté d’ouverture et de reconnaissance nationale au-delà des seules forces armées. Prenant la parole, le chef de l’État a tenu à rendre un vibrant hommage aux militaires récemment disparus, notamment le Général-Major Peter Cirimwami, mort en opération, et le Colonel Alexis Rugabisha, tous deux qualifiés d’exemples de loyauté, de courage et d’engagement patriotique. « Le Général-Major Peter Cirimwami a vécu et combattu en soldat ; il est tombé en soldat, dans l’accomplissement du devoir le plus sacré : protéger la Nation (…). Le Colonel Rugabisha, lui, appartenait à cette lignée de cadres qui, dans l’adversité, savaient décider et agir sans bruit, mais avec efficacité », a déclaré Félix Tshisekedi. Dans un message à la fois ferme et porteur d’espoir, le président a promis que justice sera faite : « Nous poursuivrons la traque de tous les auteurs, commanditaires et complices des crimes commis contre nos populations (…). Nous honorerons nos morts en agissant avec constance, discipline et sens du devoir ». S. Tenplar Ngwadi
RDC : Martin Fayulu décline l’invitation de la Fondation Thabo Mbeki et appelle à privilégier le dialogue national inclusif
Le leader de l’opposition congolaise, Martin Fayulu, a annoncé ce lundi 1er septembre 2025 son refus de participer au Deuxième Dialogue Annuel sur la Paix et la Sécurité en Afrique, organisé par la Fondation Thabo Mbeki du 3 au 6 septembre en Afrique du Sud. Dans une lettre adressée à Max Boqwana, directeur exécutif de la fondation, Fayulu exprime ses réserves quant au manque de transparence de l’événement et plaide pour un soutien accru au processus de dialogue national inclusif en cours en République démocratique du Congo (RDC). Fayulu souligne que, à deux jours de la conférence, des informations essentielles telles que la liste des participants, les thématiques abordées, l’agenda des panels et les dispositions protocolaires restent non communiquées. Cette opacité suscite, selon lui, une certaine perplexité. Par ailleurs, l’opposant met en avant le processus de dialogue national inclusif actuellement en gestation en RDC, piloté par les autorités religieuses congolaises issues de diverses confessions. Ce processus, soutenu par une large majorité de la population, vise une résolution endogène, pacifique et durable des crises profondes qui affectent la nation. Fayulu rappelle également que l’Union africaine a désigné le président togolais Faure Gnassingbé comme facilitateur du processus de paix en RDC, avec le soutien de quatre anciens chefs d’État africains. Dans ce contexte, Fayulu appelle la Fondation Thabo Mbeki à accorder la priorité au processus de Kinshasa, en encourageant la participation de l’ensemble des acteurs nationaux, sans exclusive. Il estime qu’un appui sincère à cette initiative interne, relayé à l’échelle régionale et internationale, serait non seulement pertinent et légitime, mais également porteur d’un véritable impact pour la paix durable en RDC. Cette décision de Fayulu intervient alors que d’autres figures politiques congolaises, telles que le président Félix Tshisekedi, ont également décliné l’invitation à la conférence de la Fondation Thabo Mbeki, exprimant des préoccupations similaires quant à la transparence et à la légitimité de l’initiative. La rédaction
RDC – Processus de paix : L’Église du Réveil du Congo appelle à un dialogue national inclusif après Doha et Washington
Réunie ce vendredi 29 août à Kinshasa sous la présidence de l’Archevêque Evariste Ejiba Yamapia, représentant légal de l’Église du Réveil du Congo (ERC), cette plateforme religieuse a exprimé son soutien au principe d’un dialogue national inclusif, tout en préconisant que celui-ci n’intervienne qu’après la conclusion des accords issus des processus de Doha et de Washington. Devant un parterre de leaders religieux issus du mouvement de réveil, l’Archevêque Ejiba a souligné que ces initiatives diplomatiques en cours, menées sous l’égide du Qatar et des États-Unis, doivent être respectées et accompagnées jusqu’à leur terme. Pour l’ERC, toute interférence pourrait fragiliser les avancées obtenues et brouiller les efforts de stabilisation de la paix à l’Est de la République démocratique du Congo. « Nous croyons fermement à l’importance d’un dialogue national, mais il doit intervenir au bon moment, une fois que les bases jetées par Doha et Washington seront consolidées », a déclaré le chef spirituel de l’ERC. La rédaction
RDC – Monacosat : Le ministre José Mpanda Kabangu pilote l’ambitieux projet satellitaire pour une révolution numérique nationale
Le samedi 30 août 2025, le Président Félix Tshisekedi a reçu en audience Jean-Philippe Anvam, représentant de Monacosat, principal opérateur satellitaire de la principauté de Monaco. Cette rencontre, tenue à la Cité de l’Union africaine, visait à faire le point sur l’état d’avancement du projet d’acquisition par la République Démocratique du Congo (RDC) d’un satellite national, fruit d’un partenariat stratégique avec Monacosat. Accompagné des ministres Augustin Kibasa de l’Économie numérique et José Mpanda Kabangu des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication (PTNTIC), Jean-Philippe Anvam a présenté les perspectives offertes par ce projet d’envergure. Le ministre José Mpanda Kabangu, en sa qualité de chef de file du secteur des télécommunications, joue un rôle central dans la coordination de cette initiative visant à moderniser les infrastructures numériques du pays. Le projet ambitionne de réduire la fracture numérique en facilitant l’accès à Internet haut débit sur l’ensemble du territoire, notamment dans les zones rurales et enclavées où les infrastructures de télécommunication sont insuffisantes. Il prévoit également de renforcer la cybersécurité, de développer l’enseignement à distance, d’améliorer la télémédecine et de stimuler la croissance de l’économie digitale en RDC. Concernant le financement, une banque a déjà mobilisé les fonds nécessaires, estimés à 400 millions de dollars américains. Ce soutien financier marque une étape cruciale dans la concrétisation de ce projet stratégique pour le développement numérique du pays. Monacosat, qui opère déjà dans plusieurs pays africains tels que l’Algérie, l’Égypte, la Libye, le Maroc, le Soudan et l’Éthiopie, apportera son expertise technique pour assurer le succès de cette initiative. Ce partenariat s’inscrit dans la vision du Président Tshisekedi de moderniser les infrastructures numériques et de rapprocher la RDC des standards internationaux en matière de connectivité et de technologies de l’information. La rédaction
RDC – Élections du Conseil National de la Jeunesse : tensions, soupçons de manipulations et appel à un scrutin libre
À la veille des élections du bureau national du Conseil National de la Jeunesse (CNJ), prévues ce dimanche 31 août à Kinshasa, l’atmosphère est électrique. Des accusations graves de pressions, menaces et interférences entachent un processus censé incarner la démocratie participative des jeunes Congolais. Plusieurs candidats engagés dans la course affirment être la cible de manœuvres d’intimidation orchestrées par des cadres du ministère de la Jeunesse. Des noms sont cités : Thérèse Mbuji Bungi (Secrétaire générale), Jean-Paul Ekomela (DRH), et Don Okoma (chef de division urbaine), soupçonnés d’abuser de leurs fonctions, avec le concours présumé d’agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR), pour imposer la candidature de Claude Mbuyi. Certains prétendants affirment avoir reçu des appels menaçants, les incitant à renoncer. Un climat de peur qui aurait conduit Mboyo Ilekanya Gabriel, candidat au poste de vice-président, à retirer sa candidature, invoquant des “raisons personnelles” dans une lettre adressée à la commission électorale. Ces dérives présumées suscitent l’indignation au sein de la jeunesse congolaise, qui réclame des élections transparentes, équitables et dépolitisées. Beaucoup redoutent que ce scrutin soit vidé de son sens si les principes de mérite et d’indépendance ne sont pas respectés. La rédaction
Paix dans l’Est : Kinshasa mise sur la diplomatie de Washington et Doha pour restaurer l’autorité de l’État
Alors que l’insécurité persiste dans l’Est de la RDC, les efforts diplomatiques pilotés par les États-Unis et le Qatar se précisent. Dans la foulée du processus de Washington, un accord bilatéral vise à aller au-delà des enjeux sécuritaires en intégrant une dimension économique forte. Sur ce plan, l’accord ambitionne de renforcer la coopération entre Kinshasa et ses partenaires autour de projets communs, notamment dans les secteurs de l’hydroélectricité, de la gestion des parcs nationaux et de la traçabilité des minerais. L’intégration régionale reste un levier central : les cadres de coopération comme la CIRGL, le COMESA ou encore l’EAC serviront de socle pour combattre les circuits illicites et stimuler les échanges transfrontaliers. Washington entend également accroître son rôle en tant qu’investisseur stratégique, en particulier dans les filières critiques que sont les ressources naturelles, le numérique ou encore les infrastructures vertes. En parallèle, les discussions se poursuivent à Doha avec pour objectif de traiter les racines internes du conflit : restauration de l’autorité de l’État, démobilisation et réintégration des groupes armés. Bien qu’une déclaration de principes ait été signée entre Kinshasa et les rebelles de l’AFC/M23, les avancées concrètes restent timides. Le blocage autour des mesures de confiance – notamment la libération mutuelle des prisonniers – continue de freiner le processus. Le pari de Tshisekedi : transformer ces dynamiques diplomatiques en leviers concrets pour la paix et la stabilité dans une région meurtrie. S. Tenplar Ngwadi