Le ministère de la Fonction publique en République démocratique du Congo entame une nouvelle phase de réforme. Le Vice-Premier ministre Jean-Pierre Lihau a lancé, à travers une note de service datée du 10 septembre 2025, un processus de régularisation des « nouvelles unités » déjà en activité au sein de l’administration. Ce processus vise à encadrer, de manière méthodique et transparente, l’intégration des agents non mécanisés, souvent laissés en marge du système. Une méthodologie claire a été définie pour assurer équité et bonne gouvernance, conformément aux engagements du gouvernement en matière de modernisation de l’appareil étatique. L’objectif est de rompre avec les pratiques désordonnées ayant fragilisé l’administration publique, en maîtrisant les effectifs et en instaurant une planification rigoureuse. Le ministre entend ainsi poser les bases d’une fonction publique plus stable, crédible et performante. Les services concernés sont invités à se conformer aux orientations contenues dans la note, tandis que les modalités pratiques seront détaillées dans les jours à venir. Folguy Isanga
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RDC : Hommage national aux généraux Cirimwami et Rubagisha, tombés au front
Le Président Félix Tshisekedi a présidé, ce lundi 1er septembre, une cérémonie solennelle d’hommage national en mémoire du général Peter Cirimwami, gouverneur militaire du Nord-Kivu, et du colonel Alexis Rubagisha, tous deux tombés sur le champ de bataille en début d’année. Une reconnaissance ultime rendue à deux figures de l’armée congolaise, célébrées pour leur bravoure et leur engagement dans la défense de la nation. La cérémonie s’est tenue à Kinshasa en présence des présidents des institutions, de plusieurs membres du gouvernement, de hauts gradés des FARDC, ainsi que des familles des défunts. Le Chef de l’État, accompagné de la Première dame Denise Nyakeru, s’est recueilli devant les deux cercueils recouverts du drapeau national, saluant la mémoire de ceux qu’il a qualifiés de « soldats tombés pour la République ». Dans un geste symbolique fort, les deux officiers ont été promus à titre posthume : le général Cirimwami au grade de lieutenant-général, et le colonel Rubagisha au rang de général de brigade. Ils ont également été admis dans l’ordre national des « Héros Nationaux Kabila-Lumumba », l’une des plus hautes distinctions honorifiques du pays, en reconnaissance de leurs loyaux services. La cérémonie s’est poursuivie au cimetière militaire de la N’sele, baptisé « Repos du soldat », situé à une cinquantaine de kilomètres de Kinshasa. Le chef de l’État a personnellement accompagné les dépouilles des deux officiers jusqu’à leur dernière demeure, dans une atmosphère empreinte d’émotion et de solennité. Le commandant de la Garde républicaine, le général Ephraim Kabi, a pris la parole pour saluer la mémoire des disparus et remercier le président Tshisekedi pour l’attention portée aux forces de défense. Il a notamment souligné l’importance du « Repos du soldat » comme lieu de mémoire dédié à ceux qui ont servi la République jusqu’au sacrifice ultime. S. Tenplar Ngwadi
RDC : Kinshasa rend hommage aux généraux Cirimwami et Rugabisha, symboles d’une guerre qui dure
Alors que l’instabilité persiste dans l’Est de la République démocratique du Congo, la capitale Kinshasa s’apprête à accueillir, ce lundi 1er septembre, les inhumations du général Peter Cirimwami et du colonel Alexis Rugabisha — deux figures militaires tombées dans la lutte contre les groupes armés. Le général Cirimwami, ancien gouverneur militaire du Nord-Kivu, est décédé il y a sept mois, tandis que le colonel Rugabisha a perdu la vie en février 2025 lors de l’offensive sanglante de Kalehe, menée par le M23 et ses alliés. Ces funérailles solennelles interviennent dans un contexte de recrudescence des violences dans l’Est du pays. Les initiatives diplomatiques en faveur d’un cessez-le-feu, tant au niveau régional qu’international, peinent à produire des résultats concrets. Les lignes de front continuent de bouger, au détriment des populations civiles prises en étau entre les forces loyalistes et les groupes rebelles. La cérémonie d’adieu à ces deux hauts gradés, tombés pour défendre l’intégrité territoriale de la RDC, vient rappeler le lourd tribut humain de ce conflit sans fin. À travers eux, c’est toute l’armée congolaise qui reçoit un hommage, alors qu’elle reste en première ligne face aux ambitions déstabilisatrices qui minent l’Est du pays. Nathan Kumba
Lubumbashi : tensions au sommet entre le maire Kafwimbi et sa vice-maire Joyce Tunda
À Lubumbashi, l’ambiance au sein de l’hôtel de ville vire au bras de fer politique entre le maire Patrick Kafwimbi et sa vice-maire Joyce Tunda. En toile de fond : une lutte d’influence qui alimente les doutes sur la gouvernance municipale. Le mardi 19 août, alors que tout indiquait que Joyce Tunda se trouvait encore à Kinshasa, où elle avait été convoquée par le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, sa réapparition soudaine à l’hôtel de ville, peu après midi, a semé la confusion. Selon plusieurs témoins, elle aurait ordonné avec fermeté l’expulsion des conseillers communaux qui attendaient une audience avec le maire Kafwimbi. Une scène captée en vidéo et rapidement devenue virale, suscitant l’indignation des élus, qui y ont vu un « abus d’autorité ». Face à la montée de tension, la cellule de communication de la mairie a tenté un rétropédalage en diffusant, quelques heures plus tard, des images du maire recevant les conseillers, dans une mise en scène visant à apaiser les esprits. Mais pour nombre d’observateurs, cet épisode révèle une fracture manifeste au sein de l’exécutif municipal. Alors que les incertitudes planent déjà sur les équilibres politiques locaux, cette querelle entre les deux têtes de la mairie relance une question centrale : qui gouverne réellement la capitale du Haut-Katanga ? La rédaction
RDC : L’ENA lance la revue scientifique “Inflexion” pour soutenir la réforme de l’État
L’École nationale d’administration de la République démocratique du Congo (ENA-RDC) a inauguré, lundi 18 août 2025, sa toute première revue scientifique baptisée *Inflexion*. Une cérémonie solennelle présidée par le vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, qui marque une étape importante dans la volonté de l’institution de devenir un acteur central de la réforme administrative du pays. Plus qu’une simple vitrine académique, *Inflexion* se veut un espace de réflexion stratégique dédié à la recherche appliquée, avec pour objectif de nourrir la modernisation de l’administration publique congolaise. À travers cette publication, l’ENA entend encourager l’analyse critique, la diffusion des bonnes pratiques et l’innovation en matière de gouvernance. Jean-Pierre Lihau a salué « une initiative de portée académique et institutionnelle majeure », soulignant qu’elle inscrit l’ENA-RDC dans la lignée des grandes écoles d’administration qui jouent un rôle déterminant dans la transformation de l’État. Ce premier numéro ouvre la voie à une série de publications destinées à éclairer les politiques publiques, renforcer les capacités de l’appareil administratif et faire de la recherche un levier de gouvernance efficace. Avec Inflexion, l’ENA-RDC affirme son ambition : devenir un véritable laboratoire d’idées au service d’un État plus performant, ancré dans la science et la rigueur. Folguy ISANGA
RDC : vers une paralysie administrative ? Les administrateurs de territoires annoncent une grève illimitée pour salaires impayés
En République démocratique du Congo, les administrateurs de territoires (AT) et leurs assistants (ATA) annoncent une grève illimitée à partir du lundi 18 août 2025. À l’origine de leur colère : près de trois ans sans rémunération, une situation qu’ils qualifient de « dégradante et inacceptable ». Dans une correspondance adressée au vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, et transmise aux plus hautes autorités du pays; Président de la République, Première ministre, ministres du Budget et des Finances, les agents territoriaux dénoncent l’abandon de l’administration locale, pourtant pilier de la décentralisation. « Nous travaillons dans des conditions inhumaines. Comment peut-on encadrer les territoires sans ressources, sans reconnaissance, ni traitement ? », s’indignent-ils dans la lettre dont Congo Presse a obtenu copie. En mai dernier déjà, un préavis de grève avait été lancé, sans réponse concrète de la part du gouvernement. Cette fois, la menace se précise : si aucun compromis n’est trouvé, les 145 territoires de la RDC verront leurs services administratifs paralysés de l’état civil à la délivrance des documents officiels, en passant par le suivi des projets locaux. À quelques semaines de la rentrée politique, cette grève pourrait embarrasser l’exécutif, alors que la promesse d’une gouvernance de proximité reste l’un des piliers du programme gouvernemental. Pour l’heure, Kinshasa n’a pas encore réagi officiellement. Folguy ISANGA
Sud-Ubangi : Le DG de la DGRSUB suspendu, mais aucun intérimaire désigné
Dans un contexte de lutte accrue contre la mauvaise gouvernance, le gouverneur du Sud-Ubangi, Michée Mobonga Lobo, a suspendu, le 11 août, le directeur général de la Direction Générale des Recettes du Sud-Ubangi (DGRSUB), Bienvenu Mapele Domongo. Motif : des incohérences et des falsifications présumées dans les chiffres officiels, révélées par une enquête de la cellule financière du gouvernorat. L’annonce a été faite le lendemain sur les ondes de Radio Liberté Gemena par le porte-parole du gouvernement provincial, Phirra Akambu. Toutefois, aucun intérimaire n’a été désigné à ce stade pour assurer la direction de cet organe clé de la mobilisation des recettes publiques. Un vide à la tête de la DGRSUB qui suscite de vives interrogations parmi les leaders d’opinion et acteurs de la société civile locale. « Suspendre un dirigeant soupçonné de fautes graves est un acte courageux, mais laisser un poste aussi stratégique sans remplaçant immédiat est préoccupant », déclare un membre influent de la société civile de Gemena. La crainte d’un ralentissement des opérations de collecte des recettes, dans une province où les besoins en financement sont criants, est palpable. Dans le même élan, deux nouvelles nominations ont été officialisées : – Mombwanga Mobwa Trésor à la tête de la direction des Taxes – Mbango Gbalanu Liliane à la direction des Ressources humaines Des nominations saluées, mais jugées insuffisantes pour pallier l’absence d’un DG intérimaire. En attendant une clarification, le silence du ministère provincial des Finances laisse planer l’incertitude sur l’avenir immédiat de la gouvernance de la DGRSUB. Folguy ISANGA
Gemena : La CNSSAP sensibilise les agents publics du Sud-Ubangi à la protection sociale
La Caisse nationale de sécurité sociale des agents publics de l’État (CNSSAP) a déployé une mission de sensibilisation à Gemena, au Sud-Ubangi, le 4 août 2025. L’objectif : vulgariser la loi n° 22/031 établissant un régime spécial de sécurité sociale, une réforme clé pour le bien-être des fonctionnaires. L’atelier, présidé par le Ministre provincial de la Fonction publique, Moïse Bube, a rassemblé des cadres de l’administration, incluant son homologue de la Justice et les chefs de divisions. La délégation de la CNSSAP, menée par Éric Folo, Chef de département, a détaillé le fonctionnement de la Caisse et les dispositions de la loi lors de deux présentations. « Nous soutenons ces initiatives qui redonnent le sourire aux agents publics », a déclaré le Ministre Bube, saluant les efforts d’immatriculation et de remise de cartes d’assurés. La séance d’échanges a permis de clarifier les interrogations des participants, qui ont exprimé le souhait d’un bureau provincial de la CNSSAP à Gemena pour faciliter le suivi des dossiers – une requête favorablement accueillie par les organisateurs. Cette initiative souligne l’engagement du gouvernement à améliorer la protection sociale des agents de l’État. Folguy ISANGA
RDC : Félix Tshisekedi lance la refonte de la politique salariale des fonctionnaires, promesse d’équité et de transparence
Kinshasa s’est fait l’écho d’une ambition présidentielle forte : celle de doter l’État congolais d’une politique salariale équitable, moderne et durable pour ses fonctionnaires. Le lancement des travaux du Conseil National du Travail (CNT), ce jeudi, marque le coup d’envoi d’une réforme attendue, visant à mettre fin aux disparités et à insuffler une nouvelle dynamique au sein de l’administration publique. Face à une situation salariale jugée “préoccupante”, le Président Félix Tshisekedi a instruit le gouvernement de concevoir une politique de rémunération qui garantisse une “rémunération juste, fondée sur les efforts fournis, les qualifications obtenues et les responsabilités assumées, sans favoritisme”. L’objectif est clair : rompre avec les pratiques opaques et les privilèges qui minent le moral des agents de l’État. “La nouvelle grille salariale devra reposer sur une grille unique, visible et accessible à tous, prenant en compte le grade, l’ancienneté et appliquée de manière uniforme”, a précisé le chef de l’État lors de son discours d’ouverture. Un système incitatif, capable d’attirer et de retenir les compétences, est également au cœur de la réforme. Soucieux de la viabilité financière de l’État, le Président Tshisekedi a insisté sur la nécessité d’une gestion rigoureuse et responsable des ressources. La standardisation des primes, dans un souci de transparence et d’équité, constitue un autre pilier de cette refonte salariale. Cette initiative s’inscrit dans un contexte de volonté affichée de moderniser l’administration publique et de lutter contre la corruption. Si sa mise en œuvre se révèle à la hauteur des ambitions affichées, elle pourrait contribuer à renforcer la confiance des citoyens envers l’État et à améliorer la qualité des services publics.
Est de la RDC : La milice administre également la province du Sud-Kivu et désigne Emmanuel Rwihimba comme gouverneur
Sans surprise, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), la plateforme politico-militaire dont fait partie le M23, a pris le contrôle de la province du Sud-Kivu, une deuxième région administrée par les rebelles et leur allié, l’armée rwandaise. Depuis quelques semaines, ces forces ont étendu leur emprise après avoir repoussé les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ainsi que le groupe armé local Wazalembo, qui leur apportait un soutien. Emmanuel Rwihimba a été désigné gouverneur du Sud-Kivu et sa nomination a été officialisée dans un communiqué signé ce vendredi 28 février. Il sera secondé par deux vice-gouverneurs : Bwenge Masumbuku, chargé des questions politiques, administratives et juridiques, ainsi que Juvénal Gasinzira, en charge des questions économiques, financières et du développement. Cette administration est placée sous la coordination de l’ex-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, et de son adjoint, Bertrand Bisimwa. Les paramilitaires poursuivent néanmoins leur avancée vers deux grandes villes stratégiques de la région : Goma et Bukavu. L’AFC, bénéficiant du soutien du Rwanda, mène des offensives sans limites territoriales, avec pour objectif ultime de renverser le pouvoir en place à Kinshasa par la force. Cette ambition compromet toute tentative de dialogue direct avec les autorités congolaises, un processus qui semble désormais dans l’impasse du côté du Président Félix Tshisekedi.