Alors que les discussions entre les représentants du Gouvernement de la République Démocratique du Congo et ceux du mouvement armé M23/AFC s’apprêtent à reprendre à Doha, sous l’égide du Qatar, Kinshasa a réaffirmé son engagement total envers le processus de paix en cours. Dans un communiqué officiel du ministère de la Communication et Médias, le Gouvernement congolais rappelle son attachement à la déclaration de principes signée le 19 juillet 2025 dans la capitale qatarie. Cet accord cadre marque une étape majeure dans la relance du dialogue, avec pour objectif ultime la cessation définitive des hostilités dans la région du Kivu, meurtrie depuis plus d’une décennie. Le Gouvernement insiste sur sa volonté inébranlable de garantir la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale, tout en soulageant les souffrances des populations affectées par les violences récurrentes dans l’Est. Kinshasa aborde ces pourparlers avec la ferme intention de trouver une solution politique globale, durable et conforme aux exigences de paix, de justice et de sécurité. L’exécutif congolais a tenu à exprimer sa profonde reconnaissance à l’État du Qatar, saluant une médiation qualifiée de « discrète mais efficace », devenue un pilier essentiel dans la poursuite des efforts diplomatiques. S. Tenplar Ngwadi
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RDC/Kenya – Nomination controversée d’un consul à Goma : l’ACAJ exige des comptes
La décision du Kenya de nommer un consul à Goma continue de susciter la controverse à Kinshasa. Dans un communiqué publié ce 17 août, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), dirigée par Georges Kapiamba, dénonce une « violation flagrante de la souveraineté de la RDC » et appelle le gouvernement congolais à établir la responsabilité du Kenya dans les crimes commis par les rebelles du M23/AFC à l’Est du pays. L’ACAJ s’insurge contre cette nomination survenue alors que la ville de Goma se trouve sous menace constante des groupes armés, et qualifie cet acte d’« inacceptable au regard des pratiques diplomatiques » ainsi que des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Union africaine. L’ONG va plus loin en appelant Kinshasa à considérer Nairobi comme co-responsable « des crimes graves déjà commis ou à venir » dans les zones occupées par les rebelles. Une prise de position ferme qui illustre le climat de méfiance croissante entre les deux capitales. Dans l’attente d’une réaction officielle, le gouvernement congolais a priorité pour l’instant la voie diplomatique. Kinshasa entend saisir Nairobi via les canaux bilatéraux et invoquer la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 24 avril 1963. Ali Biayi
RDC–Kenya : Vers un renforcement du partenariat stratégique malgré les tensions diplomatiques
Kinshasa et Nairobi affichent leur volonté commune de resserrer leurs liens. Ce samedi 16 août 2025, la cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, s’est entretenue par téléphone avec le Premier ministre kényan et ministre des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi, dans le but d’évaluer l’état des relations bilatérales entre les deux pays. La ministre d’État a rappelé la position de la RDC sur la proposition d’ouverture d’un consulat kényan à Goma, en insistant sur la nécessité absolue de respecter les procédures diplomatiques établies. Pour Kinshasa, ce respect mutuel est une condition essentielle à la consolidation d’une coopération durable. Musalia Mudavadi a pour sa part salué le rôle de la RDC dans la région des Grands Lacs et réaffirmé l’engagement du Kenya à œuvrer pour un partenariat renforcé, notamment sur les plans économique, politique et sécuritaire. Cet échange s’inscrit dans une dynamique d’apaisement et de dialogue, malgré les récents différends diplomatiques. Les deux capitales réaffirment ainsi leur ambition de bâtir une coopération plus équilibrée et tournée vers la stabilité et l’intégration régionale. Folguy ISANGA
RDC – Kenya : Kinshasa dénonce une violation des règles diplomatiques après la nomination d’un consul à Goma par William Ruto
La récente décision du président kényan William Ruto de nommer un chef de poste consulaire à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, a suscité une réaction ferme de la part du gouvernement congolais. Dans un communiqué officiel publié par le ministère des Affaires étrangères, Kinshasa condamne ce qu’elle qualifie de « violation flagrante » des procédures diplomatiques et du droit international. Goma, toujours sous occupation de la coalition rebelle M23/AFC soutenue par l’armée rwandaise, est au cœur d’un conflit sécuritaire aigu. Dans ce contexte, la nomination d’un représentant consulaire kényan dans une zone échappant au contrôle total de l’État congolais est perçue par Kinshasa comme un acte inopportun et provocateur. « Toute désignation d’un chef de poste consulaire d’un État étranger doit au préalable obtenir l’agrément du ministère congolais des Affaires étrangères », rappelle le communiqué, en s’appuyant sur la Convention de Vienne du 24 avril 1963 régissant les relations consulaires. Kinshasa attend désormais une saisine officielle de Nairobi par les canaux diplomatiques établis et se dit prête à y répondre dans les formes, conformément aux usages de courtoisie et de respect mutuel. Ali Biayi
RDC–Chine : lancement des négociations pour un accord de commerce bilatéral axé sur les exportations stratégiques
Kinshasa et Pékin franchissent un cap important dans leur coopération économique. Ce vendredi 15 août, la République Démocratique du Congo (RDC) et la Chine ont officiellement lancé les négociations en vue de l’établissement d’un mécanisme de commerce bilatéral visant à faciliter les exportations et à renforcer les liens économiques entre les deux pays. La cérémonie s’est tenue à Kinshasa, en présence de l’ambassadeur de Chine, ZHAO BIN, et du ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku. À cette occasion, les deux parties ont entériné les grandes lignes d’un accord qui ambitionne de rendre plus fluide la circulation de biens et services, tout en favorisant la diversification des marchés congolais. L’initiative s’inscrit dans le prolongement de l’accord-cadre signé le 6 septembre 2024, qui repose sur quatre axes structurants : 1. Un commerce plus fluide ; 2. Un développement inclusif et vert ; 3. Une chaîne d’approvisionnement résiliente ; 4. La modernisation du commerce à travers la numérisation et les paiements électroniques. « Notre réunion du 15 août débouche sur l’ouverture des négociations autour du premier module : faciliter l’exportation de produits spéciaux et de services de la RDC vers la Chine », a expliqué Julien Paluku. Il a insisté sur la nécessité de promouvoir « ensemble la libéralisation et la facilitation des échanges de marchandises et de services ». Un délai de 60 jours a été donné aux négociateurs des deux pays pour soumettre un projet d’accord, lequel devra répondre à toutes les préoccupations liées aux exportations congolaises vers la Chine, notamment la suppression des frais de douane. Le ministère de l’Agriculture sera mis à contribution pour organiser la production nationale destinée à l’exportation. « Le multilatéralisme et la diversification des marchés sont les éléments qui déterminent notre politique commerciale vis-à-vis des tiers », a conclu le ministre. S. Tenplar Ngwadi
RDC–Brésil : un nouvel accord bilatéral pour intensifier la coopération économique et attirer les investissements
La République démocratique du Congo et le Brésil s’apprêtent à franchir une nouvelle étape majeure dans leur partenariat économique. Un accord commercial bilatéral actualisé, intégrant des dispositions sur la facilitation des investissements, sera signé en novembre prochain à Belém, au Brésil, en marge de la COP 30. Cette nouvelle entente vise à renforcer significativement les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays, modernisant un cadre datant de 1973. L’annonce a été faite ce mercredi 13 août à l’issue d’une réunion stratégique à Brasilia entre Julien Paluku Kahongya, ministre congolais du Commerce extérieur, et Gerardo Alckmin, vice-président brésilien et ministre du Commerce extérieur, du développement, de l’industrie et des services. Ce rendez-vous officiel marque un tournant dans la dynamique de diplomatie commerciale portée par la RDC sous la conduite de Julien Paluku. Avant la signature de l’accord, une mission économique brésilienne est attendue à Kinshasa, prélude au Forum économique RDC–Brésil. Ce forum précédera une visite officielle de la délégation congolaise au Brésil, renforçant ainsi les liens bilatéraux. Par ailleurs, les deux pays ont officialisé un accord d’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service, facilitant la mobilité des responsables et dignitaires. La rédaction
Diplomatie régionale : Félix Tshisekedi prend part au sommet virtuel conjoint EAC–SADC sur la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC
Ce mercredi 13 août 2025, depuis ses bureaux de la Cité de l’Union africaine à Kinshasa, le Président congolais Félix Tshisekedi a participé à un sommet virtuel conjoint entre la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), consacré au processus de facilitation de la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo. Aux côtés de Tshisekedi, plusieurs chefs d’État ont pris part à cette session virtuelle, dont les présidents du Kenya, du Rwanda, de la Zambie et du Zimbabwe. L’Ouganda et le Burundi étaient représentés par leurs vice-présidents respectifs, tandis que l’Angola, Madagascar et la Somalie ont délégué leurs ministres des Affaires étrangères. Cette rencontre s’inscrivait dans la continuité du sommet du 1er août, qui avait acté la création d’un groupe de cinq facilitateurs chargés d’accompagner le processus politique dans l’Est congolais, en proie à une crise sécuritaire complexe. Le sommet de ce jour a notamment entériné les termes de référence de ce groupe, avec la cooptation de l’ancien président botswanais Mokgweetsi Éric Masisi, venu compléter la liste des quatre autres co-facilitateurs déjà désignés. Ce groupe aura pour mission de soutenir les efforts diplomatiques régionaux en vue de favoriser un dialogue politique inclusif et un retour durable à la paix dans les provinces orientales de la RDC. S. Tenplar Ngwadi
RDC : Washington frappe au portefeuille les acteurs du commerce illégal de minerais dans l’Est
Le Département du Trésor américain a annoncé, mardi 12 août, une série de sanctions économiques ciblées contre des entités impliquées dans l’exploitation illégale des minerais critiques en République démocratique du Congo. Cette décision vise à endiguer le financement des groupes armés opérant dans l’Est du pays et à protéger les chaînes d’approvisionnement mondiales. Dans le viseur de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), plusieurs acteurs clés d’un réseau jugé opaque et violent : la *Coalition des Patriotes Résistants Congolais – Force de Frappe* (PARECO-FF), active autour du site minier de Rubaya, au Nord-Kivu, la *Coopérative des Artisanaux Miniers du Congo* (CDMC), ainsi que deux entreprises basées à Hong Kong – *East Rise Corporation Limited* et *Star Dragon Corporation Limited*. Selon Washington, PARECO-FF, apparu en 2022, aurait mis en place un véritable système de taxation illégale et de travail forcé dans des zones minières stratégiques, alimentant ainsi une économie de guerre. Les minerais extraits sous son contrôle auraient ensuite été vendus à des sociétés internationales via la CDMC, facilitant leur transit vers les marchés chinois, souvent via le Rwanda. Le Trésor américain pointe également l’implication continue du M23, soutenu par Kigali selon plusieurs rapports de l’ONU, dans l’instabilité régionale. Le groupe rebelle est accusé d’avoir étendu son contrôle sur des territoires riches en ressources, aggravant les violations des droits humains. Conséquence de ces mesures : les avoirs des entités sanctionnées sont gelés sur le sol américain, et toute transaction avec des ressortissants ou entreprises américains devient illégale. L’administration Biden entend ainsi accroître la pression économique sur les réseaux qui alimentent le conflit et « induire un changement positif de comportement ». Ces sanctions s’inscrivent dans une stratégie plus large des États-Unis pour sécuriser l’approvisionnement mondial en minerais critiques cobalt, coltan ou lithium indispensables à la transition énergétique, tout en promouvant une exploitation responsable et respectueuse des droits humains dans la région des Grands Lacs. S. Tenplar Ngwadi
RDC–États-Unis : l’accord minier critiqué pour opacité, 52 élus américains demandent sa suspension
L’accord stratégique conclu entre Washington et Kinshasa sur l’exploitation des minerais critiques fait déjà polémique. Dans une lettre adressée le 11 août à l’administration Trump, la députée démocrate Linda T. Sánchez, accompagnée de 51 autres membres du Congrès, dénonce un processus jugé opaque, sans consultation parlementaire ni garanties pour les populations locales. Au cœur de cet accord : l’accès des États-Unis à des ressources vitales comme le cobalt, le coltan ou le lithium, indispensables à la transition énergétique. Mais pour les élus, cette entente, négociée dans l’ombre, fait l’impasse sur les réalités sociales et environnementales en République démocratique du Congo, principal fournisseur mondial de ces minerais. « Nous ne pouvons pas bâtir un avenir énergétique durable sur la souffrance d’autrui », a déclaré Linda Sánchez, fustigeant un partenariat qui risque d’aggraver les conditions de vie dans les zones minières congolaises, déjà marquées par l’exploitation, la pollution et les violations des droits humains. Les parlementaires américains évoquent également de possibles conflits d’intérêts, notamment l’implication présumée d’un proche de Donald Trump, qui aurait cherché à obtenir des concessions dans la région sensible de Rubaya, riche en coltan. Les signataires exigent la suspension immédiate de l’accord en attendant une évaluation parlementaire complète. Ils appellent à la mise en place de mécanismes de transparence, de clauses environnementales strictes, ainsi qu’à l’intégration des communautés locales dans les processus de décision. Nathan Kumba
RDC-Rwanda : Lancement officiel du Mécanisme conjoint de sécurité pour l’Accord de paix de Washington
C’est un pas significatif vers la paix régionale qui vient d’être franchi. La République démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda ont tenu, les 7 et 8 août à Addis-Abeba, la réunion inaugurale du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (MCCS), prévu dans le cadre de l’Accord de paix signé à Washington le 27 juin 2025. Organisée au siège de la Commission de l’Union africaine, cette première rencontre a réuni les représentants des deux États, en présence d’observateurs des États-Unis, du Qatar, de la Commission de l’Union africaine et de la République togolaise (représentant le médiateur de l’UA). Le Mécanisme a pour mission centrale la mise en œuvre du plan conjoint de neutralisation des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) ainsi que le désengagement progressif des forces et la levée des dispositifs défensifs par le Rwanda, conformément à l’annexe sécuritaire de l’accord de paix. Il servira également de plateforme d’échange de renseignements sécuritaires entre Kinshasa et Kigali, dans un esprit de transparence, de confiance mutuelle et de coordination technique. Lors de cette session inaugurale, les deux pays ont adopté les termes de référence encadrant le fonctionnement du MCCS et amorcé les discussions sur le calendrier et les modalités concrètes d’exécution de l’accord. Les partenaires internationaux présents ont réitéré leur soutien actif à ce processus. Les États-Unis, le Qatar, l’Union africaine et le représentant du médiateur de l’UA ont souligné l’importance d’un suivi rigoureux, impartial et collaboratif pour garantir l’efficacité du mécanisme et encourager la stabilité durable dans la région des Grands Lacs. La RDC et le Rwanda ont salué, dans une déclaration conjointe, les efforts diplomatiques fournis par ces partenaires, tout en exprimant leur volonté politique de résoudre durablement les tensions historiques entre les deux pays. S. Tenplar Ngwadi